28/07/2010
RUINS - "Ruins III" LP. 1998.
RUINS devient moins grind et évolue sur ce premier album en un mélange avec des bulles, une sorte de jazzy progressif core délirant remué du bocal qui n'oublie pas la transpiration et la convivialité du tranchant de la lame le long de ta gorge.
Alors qu'ils pourraient proposer juste un enregistrement de musique technique, jouant sur les cassures et le découpage assez millimétré, ils ne s'en contentent pas et louent assez souvent les services d'un violon (Quelques titres en foisonnent), bien intégré, qui ajoute au dépaysement déjà amorcé par les téléportations dans des paysages d'inspiration Chine assez antique. La musique à base de "rock technique", prenant un côté "core" pour le son relativement agressif et certains côtés un peu abrupts, pourrait faire penser à AREA en moins revendicatif et plus délirant, à GONG en moins trempé dans l'espace temps féerique de bande dessinée (Et avec une distorsion plus corrosive), alors que le chant pourrait ressembler à un King Diamond de théâtre japonais en version populaire ou ça n'hésite pas à s’enivrer en délirant sur les fréquences de résonance graves et aiguës de l'absinthe... Youpi!
En fait tout n'est pas parfait dans le meilleur des disques, infidèle lecteur; L'auditeur habitué aux choses assez fournies, niveau coupage du beat une demi croche avant la fin du 7ème temps et superposition assez jouissive de deux parties spatiotemporellement incompatibles, sera peut-être moyennement intéressé par le côté "technique" de ce disque (Qui a quand même 22 ans), quelques passages sont peut être un peu répétitifs et mes morceaux préférés sont ceux avec du violon (Les plus influencés "Chine mon amour"... Donc les autres sonnent moins personnels), mais le feeling et le délire sont eux toujours présents, cachés derrière ta porte et attendant le moment ou tu mettras ce disque sur ton lecteur pour exploser et t'embaumer la conscience dans des spirales de fleurs abstraites... Des fleurs? Ce disque c'est un peu un délire hippie onirique, mais en moins inoffensif car revu par les pécheurs japonais, sales et puants, imbibés d'alcool, revenants de la pèche au thon et prêts à pas mal de choses pas très religieuses pour assouvir leurs abstinences hétéroclites.