12/08/2008
CORONER - "Mental vortex" CD. 1991.
Après deux albums de thrash technique excellents, après un troisième disque quasiment dans le même style (Mais qui laissait paraître les prémices d'une évolution), la tendance évolutive accélère pour CORONER avec cet enregistrement qui contraste assez avec la déferlante de musicalité qu'on connaissait... Le jeu est ici devenu plus posé, plus réfléchi, moins technique, moins rapide, moins complexe, mais le groupe garde une approche visant la recherche d'originalité, d'inédit, sans perdre ses racines thrash metal.Aux premières écoutes, j'ai eu un peu de mal à me faire à "Mental vortex", son côté biscornu et un peu détaché me rebutait... Mais j'étais peut-être trop jeune, et le groupe prenait dans un sens une approche plus "esthétique" qui demandait peut-être un peu plus de vécu, ou de réfléchi... A force on découvre les attributs et qualités, au fur et à mesure que l'oignon veut bien se libérer de différentes couches de chaire et qu'on s'approche du noyaux, on entend des plans intéressants, des guitares qui sonnent de façon particulière; Il y a des morceaux cools, des riffs bien sentis, des idées "différentes"... Le groupe naviguait dans son monde, mais même s'il n'était alors pas forcément très inspiré, il sonnait comme du CORONER qui fait ce qui lui plaît, et c'est déjà ça... Je me souviens que peu de temps après, ils disaient qu'il est plus difficile de trouver les quelques bonnes notes qui sonnent juste que d'utiliser la technique et d'envoyer une rafale de musicalité...C'est un album que je trouve un peu bancal (Un peu comme un chien à 3 pattes) et qui plairait peut-être plus aux musiciens qui "cherchent à comprendre" (Qui calculent le sens de la feinte ou le but de ce plan) qu'aux auditeurs qui veulent juste ressentir.... Pour ma part, je considère "Mental vortex" comme une étape de l'évolution du groupe, un stade qui leur permettra de sortir leur dernier album... Le dernier enregistrement longue durée, "Grin", qui n'était certes plus technique, ni spécialement rapide, mais respirait de fluidité alors que les morceaux coulaient tous seuls, qu'ils avaient leur personnalité et dégageaient des ambiances (Tantôt aériennes, tantôt brunâtres et plus personnelles... Voir "mécaniques") ou un état d'esprit assez particulier... Pris avec du recul, "Grin" n'est pas trop difficile d’accès, mais à l'époque c'était assez osé, car l'ensemble du death, thrash ou assimilé fonçait tête baissée dans la direction opposée... CORONER est sûrement un des groupes de thrash metal qui a le plus fait "Ce qu'il veut quant il veut" (Inutile de remettre les albums dans leurs contextes, il suffit de savoir qu'ils ont repris les Beattles ou Jimi Hendrix) et on les remercie d'avoir suivi leur propre voie. Nails hurt.