Cet enregistrement a la présentation très sobre, style disque de musique classique sorti dans les années 60, est un pur produit fait maison, indépendant de l'indépendance elle-même, limité à 70 exemplaires et qui plaira à seulement quelques heureux élus isolés… Isolés de l’isolation elle-même?
Nous avons dans le haut-parleur droit monsieur Federico Avila se chargeant des effets, Alesis HR16, guitare et microphone, alors que monsieur Joseph Andreoli situé dans le haut-parleur gauche s'occupe de la guitare et de l’électronique.
La démarche du duo est peut-être suicidaire, car la première piste du Cd (Qui en contient deux) est assez pénible : Elle contient une sorte de longue plage remplie de sons et noises (Bruits de types graves et vibrants qui ne vombrissent pas particulièrement) sur laquelle sont collés des "sons de guitare", c'est dépouillé et ça met franchement un temps certain pour démarrer! Le tout ne décolle pas avant une bonne dizaine de minutes ou ça se remplit enfin... On dirait qu'ils hésitent et cherchent par quelle voie commencer, qu'ils testent quelques idées sympas (Le truc assez liquide au début, voir quelques ambiances un peu « aérées » (En tirant sur les branches)) pour les ignorer et revenir souvent vers des choses chiantes ou vides, qu'ils improvisent avec des fonds de casseroles complètement secs alors qu'une boucle noise tourne en fond, que les "tics tics" de guitare insignifiants sont là pour agacer l'auditeur tellement ça sonne nul... Et il est indiqué presque fièrement dans les notes "Enregistré en direct live, premières prises, pas de modifications ou de doublages..."! Il n'en aurait pas fallu plus pour que ce CDr se retrouve caché sous le lit, bien loin, profondément sous la poussière, avec les autres enregistrements indésirables et profondément emmerdants... Mais par effort de curiosité, j'ai essayé malgré tout de jeter une oreille sur la deuxième piste... Un, deux, c’est parti… Elle se révèle être moins chiante et largement plus écoutable... Elle est située quelque part entre noise et dark ambiant droné. Se développe une ambiance assez déconnectée du réel sur toute sa longueur; C’est étiré, long sans être particulièrement ennuyeux grâce à des effets d'échos qui donnent un côté plus profond, grâce à des sons qui émergent souvent de la nappe de bruit pour replonger... On se croirait un peu sous terre, sous les immeubles, comme dans certains enregistrements de MOURMANSK... On se croirait un peu dans une usine, à cause de certains échos assez amplifiés, mais ça reste assez relaxé... Ce deuxième titre n'est pas particulièrement retournant ou stimulant, mais il est assez agréable à écouter.
Que penser de ce CDr et que conclure? Bonne question (lol). Alors que la première piste fait trop expérimental bidon pour plaire à moins de s’être enfilé 1 kilo de haschisch, la deuxième est plutôt sympa... Ce duo a peut-être un petit potentiel, ou du moins des idées cools, mais les enregistrements en une prise ne sont peut-être pas leur côté fort ou ils auront peut-être besoin de sérieusement bosser et développer leur histoire… Ils devraient peut-être penser à faire des modifications et rajouts par la suite, quitte à perdre la spontanéité de la première prise... Ou alors nous sommes face à un problème d’impatience; Tout enregistrement, aussi expérimental soit-il, ne mérite pas d’être sorti et le duo aurait peut-être du attendre afin d’avoir autre chose du niveau de la seconde piste… Enfin comme le disque est limité à 70 exemplaires et qu’il sonne garage, je suppose qu’il ne faut pas y porter trop d’importance… Il y a quelques années on aurait peut-être appelé ça une rehearsal, ou enregistrement de répétition...