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25/03/2010

IGGY POP "Instinct" CD. 1998.










Ca ne doit pas être le disque préféré des fans d'Iggy pop, comme ce n'est pas le plus énergique et le plus rock'n roll, mais de la petite dizaine que j'ai exploré "Instinct" est un de ceux qui me plaisent le plus. Peut être car c'est l'un des plus proches du hard rock, qu'il contient des ambiances chaudes assez sombres et "tranquilles", que le rythme est assez lourd (Ou heavy) pour le style, ou que le chant d'Iggy pop le fait bien sur une partie des morceaux (Le côté crooner à vocaux graves, la façon assez cool et nonchalante de prononcer les mots... Dommage qu'il ne chante pas toujours dans les graves sur ce disque, comme sur la totalité de sa discographie, car sa voix habituellement plus "hystérique" me plaît moins).
Le style n'est pas recherché, le but est de faire du rock simple et assez immédiat qui pourrait parfois rappeler AC/DC, parfois évoquer le hard rock des années 70s, et les images qui en ressortent sont logiquement assez clichées: On s'imagine sur une grosse bécane les cheveux dans le vent au moment du coucher de soleil, on se voit au milieu des années 70s dans un bar remplis de cow-boys poilus prêts à en découdre pour une chope de bière, on imagine un rocker déchu et déçu qui tel Lucky luke rentre au bercail pour penser ses plaies (I'm a poor lonesome cowboy)... D'ailleurs la pochette tout comme le titre vont aussi dans ce sens.
Plusieurs chansons sont cools: Il y a une ambiance, du riff qui le fait pas mal, ou du chant accrocheur, je pense à "Cold metal", "High on you", "Tom tom" ou un peu de "Easy rider". D'autres sont moins cool, voir bof, mais rien d'affreux...
"Instinct" est donc un album peinard, plutôt cool à chopper au recoin d'un carton durant une braderie. Le gros fauteuil en vieux cuir usé vous remercierait presque d'avance pour les futures siestes passées avec l'iguane...

PETER "Paracelsus" CD. 1994.










Voici un projet parallèle d'un membre de LAIBACH. La pochette renferme un petit concept ainsi que des équations mathématiques censées l'étayer, mais penchons-nous sur le contenu auditif qui est plus intéressant à mon avis. C'est de la musique électronique, apparemment programmée sur ordinateur, qui évolue quelque part entre de la techno assez soft (Plutôt proche de KRAFTWERK) et de la drum'n bass, en gardant néanmoins un côté assez sombre à l'aide de samples relativement austères (Extraits de films, voix parlées, quelques violons). Durant l'écoute je pense à une version plus dansante de MICK HARRIS sur "Overload lady", à THE PRODIDY, parfois on est pas très loin des premiers disques de trip hop (Samples) alors que de temps en temps des influences de la vieille EBM se font sentir.
Le contenu est relativement rythmé, sans néanmoins donner envie de mettre un pied devant l'autre, il y a toujours une sorte de rigidité, ou de sérieux, qui pourraient résulter en de l'austérité en forçant sur quelques manivelles… Mais l'atmosphère, ou l'état d'esprit qui en ressortent donnent plus une impression de documentaire sur l’Europe de l'Est (Si je puis dire) qui ne tomberait pas dans les sujets extrêmes.
Malgré une quantité de sons suffisante et pas mal de changements, j'ai l'impression qu'il manque quelque chose la moitié du temps, comme des vocaux ou quelques samples supplémentaires qui pourraient apporter un côté plus marquant. (Je dois avouer que certaines plages sont viables alors que d'autre font un peu "light").
Je n'ai pas énormément écouté cet album, mais je pressens que des écoutes plus répétées pourraient me faire assez accrocher à une partie des titres.
"Paracelsus" est donc un projet correct, qui ne se fout pas de l'acheteur (Comme ça a parfois été le cas à l'époque avec les projets parallèles), mais ne propose pas non plus quelque chose de vital ou génial.

06/03/2010

KILLING JOKE - The interviews Zine














J'ai trouvé ce “ fanzine ” sur ebay. Bootleg ou pas ? On y reviendra à la fin.
Cette publication photocopiée correctement a pour but de regrouper de nombreuses interviews (Et quelques articles) de Killing Joke de 1981 à 1994, ce qui permet de se plonger dans l’état d’esprit de leurs premières années passionnantes, de voir l’évolution, les désaccords, un quasi passage à vide, puis le retours vers une certaine forme. Il faut dire que certains membres du groupes n’ont pas leur langue dans leur poche, notamment Jaz Coleman qui rentre dans des sujets assez spaces plus ou moins intéressants, ou qui joue avec de l’humour caustique qui n’a pas toujours bien été interprété par la presse…
Ces interviews sont plus ou moins intéressantes; Quand le propos du groupe est retranscris comme un question/ réponse classique ça le fait, mais quand l’article prend la forme de texte narratif avec citations du groupe je n’accroche pas (Ca manque de vie, laissez la parole au groupe !). Le contenu aurait pu être plus intéressant si plus d’extraits de fanzines avait été inclus, car c’est principalement du magazine anglais d’époque.. Mais l’ensemble est quand même intéressant.
A noter qu’est fourni un CDr contenant Eps, démos et Peel sessions de 1979 à 1982. Le son est plutôt bon et on entend pas particulièrement d’encodage Mp3 de mauvaise qualité.
Maintenant ce zine est-il un bootleg ? J’hésite. Je l’ai payé un peu cher par rapport à un fanzine normal (Ok c’est sur Ebay, mais pourquoi le vendre plus cher qu’un zine si c’est juste une démarche de fan?) et le vendeur a remis le même objet en vente à peine 10 jours après m’en avoir expédié un… En fait, bootleg ou pas, il aurait peut-être juste fallu personnaliser un peu “ l’objet ” (Ecrire une introduction, s’exprimer un peu en tant que fan… Plutôt que juste rassembler et photocopier des interviews) et inclure des choses plus underground. Enfin, le résultat est quand même pas mal et pourrait plaire aussi bien aux gros fans qu’à ceux voulant découvrir les premières années du groupe sans devoir faire des recherches sur le web…

DIE SEKTOR - "Scraping The Flesh" Demo CDr. 2004.










Je reste un zest dubitatif et brumeux quand j'entends ce qu'est globalement devenu le dark electro... Très souvent ce qui était alors recherché, épais, complexe voir transcendant est devenu très proche de la techno simple, parfois même d'une sorte de dance dont l'emballage aurait été gothifié et obscurcis sur les bords... Mais pourquoi? Les moyens techniques s'étant fortement simplifiés, pourquoi ne pas essayer d'aller plus loin?
Enfin, commencer cette chronique de DIE SEKTOR de cette façon n'est pas vraiment adéquat, comme ce que propose le groupe n'est pas si dégueulasse... Leur musique se situe entre dark electro relativement classique, et la dark techno/ dance qu'on connaît bien... Pour décrire simplement la chose, disons que la démo pourrait être coupée en deux, entre EBM/ dark electro indus de bonne facture et dark dance techno qui joue sur la simplicité et ne propose rien de spécial...
Bien sur l'emballage est correct: Bonne production, vocaux saturés typiques de l'electro indus, sons corrects quoique pas forcément très extrêmes...
Quand le groupe décolle, on pense au DAS ICH assez accrocheur (Période EBM) ou au FRONT LINE ASSEMBLY de "Civilization" (Donc pas le meilleur, mais quand même pas mal) voir à du WUMPSCUT... Par contre quand il se satisfait de la simplicité, on est dans le rythme "boom boom" classique, les synthétiseurs trance communs voir la dark dance qui sort aussi vite qu'elle est rentrée du conduit auditif (Dans cette catégorie, on pourrait aussi citer un peu de WUMPSCUT). Dommage également que le groupe n’expérimente pas plus sur les samples, car il est ici plus question de programmation et d'une recherche d’efficacité immédiate, que de création d'ambiances tordues épaisses...
Enfin, même si mon avis est assez partagé, je dois souligner le fait que l'ensemble peut s'écouter sans prise de tête (Pas de faute de goût giclante ou de sons mal placés qui gâchent tout) et que le groupe a des passages ou morceaux qui ressortent (Sur les titres "Motionless" ou "Painkiller" par exemple). Alors disons que DIE SEKTOR pourrait plaire à ceux aimant le dark electro/ techno avec zests indus qui ne se prend pas la tête, qui a ses moments plus intenses, mais sans toutefois secouer les bocaux à formol.

FOETUS INTERVIEW 1988.


















INTERVIEW TIREE DU FANZINE OUT OF NOWHERE

Un Timothy LEARY titubant et secoué de hoquets spasmodiques hurle ''I’M JESUS! I'M SATAN!" pendant qu'une ballerine exécute des envolées sur fond d'orchestration classique quand soudain un vacarme de tôles broyées s’élève, rythmes parfaits et guitares destroy-aquatique viennent se FRACASSER contre votre front avant que ne retentisse le péan de la victoire finale: "I CAN DO ANY GOD DAMM THING I WANT! ANYTHING! ANYTHING!!" C'était "Nail" (sorti en 85), le deuxième album de Scraping Foetus off The Wheel après "Hale", (82) par Foetus, de son vrai nom J.G.Thirwell, alias Clint Ruin, qui sous d'autres incarnations :"You've got foetus on your breath", "Foetus all-nude revue" ou Wiseblood (avec RoIi Mosimann) avait déjà commis des Tours Infernales rongées par des millions de cafards géants de rock'n roll GONZOIDE!
Depuis, Foetus n'avait produit que des broutilles "Bed·rockiennes"(86), le très méchant "Boxhead" (87) datant en fait de 85. On disait que le Foetus s'était fait avorter quand arriva la nouvelle au sein de la rédaction: "Jean Paul est libéré!" ou plutôt Clint Foetus va sortir un nouvel album: "FOETUS INTERRUPTUS". Après trois années de détention, le Foetus allait à nouveau sévir et décimer les centres de la S.P.A. Il nous fallait agir, mais interviewer Foetus n'est pas chose facile; Si, par exemple, vous lui demandez pourquoi il semble fasciné par les faits divers les plus horribles, il répondra: "As opposed to what, My Little pony?". En effet, ''I'm bad and mean and mighty unclean" a toujours été le blason de Sieur RUIN.
La déviance sexuelle, la violence physique, la HAINE, la perversion et la persécution sont les mamelles du FOETUS. Mais son application a être un bad boy est parfois un peu trop studieuse (Type Brooklyn Warriors, boots de motard et lunette anti-reflets, pédalant sur un Jim-vélo): Tout est parfaitement à sa place, tout fonctionne "for maximum effect", aucune place au hasard, à la "participation" : Un monde à la plastique parfaite et close.
Qu'en pense Gordon Sharp, poète hirsute (et écossais): "Och ! Je déteste Foetus! On dirait un personnage de dessin animé!". Mais écoutons plutôt Matt Johnson (The The):"... En fait je pense que Foetus est très accessible. Je dois dire, je pense qu'il devrait être énorme, il devrait être le nouveau Elvis Presley, le Michael Jackson blanc" (T.D).


DRAINLAND - "Swine" Demo CDr. 2009.










Ragoût de conscience et omelette de cerveau. Cette démo va me permettre d'annihiler les dernières miettes de lucidité résultant du réveillon... C'est parti: Un, deux, trois... Shoot!
Ca commence bien lourd, lent et poudreux comme du vieux EYEHATEGOD mélangé avec d'anciennes reliques de HIS HERO IS GONE, anesthésié, vombrissant, avec une certaine détresse se manifestant dans les cris de souffrance. Tu l'as compris, reste de lecteur mutant et difforme, le style que ces irlandais ont adopté tend vers le hardcore assez chaotique et plein de détresse, mais d'une façon pas spécialement moderne, aussi bien au niveau du style que de l'enregistrement qui fait assez "roots" et pas trafiqué en studio. L'ambiance est assez froide, urbaine et ça sent la poussière.
Certains moments me feraient penser à CROWBAR, car certaines lourdeurs ne sont pas éloignées, mais en fait c'est moins rond et moins métal dans l'approche (Gros son et ambiance plus "peinard" ne sont pas au menu). Difficile par moment de ne pas penser à GODFLESH pour les guitares dissonantes qui partent dans les aigus de la détresse ou dans des choses plus dépressives, c'est ce qui m'avait un peu interpellé à la première écoute post-téléchargeatoire.
Le style est principalement lent, lourd, avec néanmoins quelques petites accélérations et passages plus mid-tempos. C’est pas original mais assez efficace dans le genre.
"Swine" est une démo sympa de Hardcore lourd à tendance dépressive et chaotique qui se tient bien, c'est pas forcément le nirvana des embrumés (Ca reste une démo et ça se sent assez), mais ça laisse aussi espérer pour un futur plus chargé en fumées toxiques bien lourdes qui te pétrifient à la première inspiration. En attendant, on croise les barrettes (lol)


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MINISTRY - "Twitch" CD. 1986.










Avec un peu de recul, j'ai été un peu dur avec certains albums de MINISTRY. Ok, ils peuvent être assez ennuyeux quand on est dans une phase d'hyperactivité et de complexité musicale, mais il faut quand même avouer qu'il y a une certaine ambiance, une certaine efficacité des idées, que des titres m'ont botté le cul quand j'étais ado et font encore leur petit effet de temps en temps... Alors plutôt que de jouer le révisionniste et de modifier ce qui a été écrit alors, je trouve plus intéressant de chroniquer un autre album du groupe pour faire pencher la balance dans l'autre sens. Donc c'est parti!
Après un premier album de pop à touches rock vraiment pas terrible (J'ai bien écouté et essayé d'aimer, mais total flop!) qui lui avait été commandé par un label, Al Jourgensen revient à la musique qui lui plaît vraiment: De l'électronique sombre à touches indus! On est donc en présence du premier vrai album de MINISTRY d'un point de vue émotionnel, d'un point de vue de l'esprit, c'est bien ici que se manifestent des ambiances et gimmicks que nous retrouverons développés par la suite.
Il y a du feeling et de l'idée, des morceaux excellents, mais tout n'est pas optimisé pour une écoute pénétrante. En effet, l’enchaînement des pistes de styles et d'approches un peu différents n'est pas forcément le plus confortable pour bien pénétrer dans les atmosphères, mais chacun pris séparément contient des qualités.
Nous avons d'abord deux titres assez simples techniquement, mais excellents de par l'ambiance qui se dégage et le chant de psychopathe, j'ai nommé "Just like you" et "We believe" qui sont groovys, assez lancinants, et dégagent quelque chose d'étrange, presque asocial et assez décadant (Sans tomber dans l'explosion, c'est assez rampant ou "intérieur"). Super!
Ensuite nous avons deux morceaux plus accessibles, soit "All day (Remix)" et "The angel" que je serais actuellement tenté de qualifier de pop électronique à consonances electro indus. Le premier contient quelques consonances proches de U2 (Période electro sur "Zooropa"... Sorti en 1993) alors que le second a des claviers presque new wave et quelques vocaux féminins. Ils pourraient presque passer en radio, hormis pour les vocaux un peu saturés ou parfois étranges... Mais attention ils ne sont pas mauvais, et ne sonnent pas comme forcés, ils sont peut être juste mal placés en début d'album.
Après nous avons plusieurs titres typiquement dans le style EBM/ Dark electro à la FRONT 242/ F.L.A (Hors chronologie): Donc c'est assez rythmé, avec une basse synthétique (Qui calcule, qui joue pas mal de notes) et un lot de samples industriels de type "Je claque ma barre en fer sur ta voiture". C'est plutôt de la bonne qualité, avec des idées intéressantes ici et là, mais moins trippant que ce qui est venu au début.
Enfin, il y a un titre plus proche du MINISTRY que nous connaissons, "Where you at now", qui est rapide et aurait pu être du thrash indus si une guitare avait été ajoutée. C'est exactement le même état d'esprit, la même façon de claquer dans la tronche de l'auditeur... Pas mal.
On notera que la version CD contient deux titres bonus tirés d'un MLP, dont l'excellent "Isle of man (Version II)" avec son ambiance hypnotique étrange et le refrain "We got what we deserved" qui me fait toujours tripper. Le chant est assez proche d'ALICE IN CHAINS, mais en plus malsain et fataliste. Un super morceau, qui avec les deux titres du début fait une super trilogie d'ambiance intérieure étrange, mais néanmoins chaude.

En comparaison à certains groupes dark electro de la même décade, MINISTRY est ici moins technique, moins complexe, les beats sont globalement plus simples, les samples réduits à leur "juste" minimum, et les idées fonctionnent plus rapidement... On pourrait ici avoir une version simplifiée de l'éléctro indus calculateur, qui ne serait pas plus commerciale car contenant feeling et idées, mais plus abordable car moins froide et électronifiée.
La production me semble aussi un peu plus lourde, relativement plus épaisse et moins fine que çe qui pouvait se faire en 1986-87... Comme quoi le père Jourgensen avait peut être déjà des envies de lourdeur métalliques non avouées?
Néanmoins, à cette époque Al Jourgensen semble encore se chercher et tester différents types de vocaux, de styles musicaux voisins. Certains diront que c'était peut être une volonté de liberté musicale, mais je dirais plutôt qu'il a par la suite choisi une partie de ces influences pour les développer.
A noter que certaines ambiances et gimmicks présents seront ensuite développés par le NINE INCH NAILS des premiers disques, puis par MARILYN MANSON, c'est même surprenant quand on les découvre dans le sens inverse à la chronologie...

Pour conclure, je dirais que c'est un album de dark electro assez intéressant, il a de bons moments et propose une version plus accessible du style qui pourrait être le bon choix pour ceux voulant le découvrir et l'acclimater tout doucement. Personnellement, je retiens la trilogie "Just like you", "We believe" et "Isle of man (Version II)" qui est remplie de feeling et d’atmosphères... Ca c'est de la musique expressive!

FRONT LINE ASSEMBLY - "The initial command" CD. 1987










"The initial command" est le premier album de FRONT LINE ASSEMBLY, sorti après deux démos cassettes, à une époque ou pratiquer ce genre de musique nécessitait un certain côté visionnaire et une sacré dose de motivation: Les moyens techniques étaient beaucoup moins développés qu'à l'heure actuelle, il fallait se munir de synthétiseurs et différents types de périphériques onéreux et pas encore les plus efficaces (Sampleurs, séquenceurs, voir racks d'effets) pour espérer approcher un dixième de ce qu'on a en tête... Et ça se sent au niveau du contenu du disque: La musique est beaucoup plus simple et moins multitâche que ces canadiens produiront quelques années plus tard, les rythmes sont souvent plus linéaires et binaires, les synthés faisant office de basse ou de mélodie rythmique sont assez réduits au minimum, les claviers plus trance font un peu léger...
Mais malgré tout, l'utilisation relativement fournie de samples et de vocaux crée une petite atmosphère, rend l'ensemble assez varié, ou vivant, et permet d'écouter l'ensemble après une petite période d'émulation spatio-temporelle. Puis on ressent clairement sur plusieurs titres la voie, le style qu'ils développeront plus amplement par la suite: Un dark electro rythmé, à consonance industrielle, avec samples assez fournis et nappes de claviers.
Certains moments sont très proches du FRONT 242 de l'époque, mais en un peu plus teinté "indus/ dark", d'autres feraient plus penser à du vieux KRAFTWERK agrémenté de samples, de claviers trance et de vocaux goth/dark.
Les principaux problèmes venant à l'oreille en 2010 sont la qualité des sons (Certains instruments de basses ou de synthés font vieux et plats) et la rythmique (Qui aurait pu être plus variée, changeante).

Voyons un peu dans le détail:
-Les morceaux les plus intéressants: "The state" (Electro dark proche de ce qu'ils feront par la suite... Ce n'est peut être pas la première piste par hasard), "No control" (Electro relativement rythmée et dark. Malgré le rythme trop simple, les samples et le chant saturé le rendent relativement vivant, et sur la fin ça monte un peu grâce à l'arrivée de nappes).
-Ceux qui passent: "Casualties" (Titre dark electro mid tempo correct, mais un peu long), "Ausgang zum himmel" (Une piste dark ambiant avec samples qui est correcte, mais il y a eu tellement plus effrayant depuis), "Nine times" (Dark electro avec synthétiseurs un peu dream proche des jeux vidéos, avec vocaux remplis d'écho), "Slaughter house" (Electro avec samples et touches de clavier trance/ dream. Ca va, mais un peu répétitif)
-Celui qui passe moins: "Black march" (Sorte d'EBM à la DIE KRUPPS (Débuts) avec touches dark. Binaire, assez vide mais sauvé par des samples)
-Celui à zapper: "Insanity lurks yearby" (Son de basse qui ne passe pas, et impression de rythme pas calé... Malheureusement ce titre est en deuxième position)
Cet album n'est donc clairement pas exceptionnel, l'écouter à l'heure actuelle fait assez office de démarche archéologique ou nostalgique, mais il contient néanmoins quelques morceaux et passages intéressants. C'est donc le manifeste des tous débuts d'un groupe qui ira beaucoup plus loin et démontrera des capacités et un talent indéniables.

LOST GORBACHEVS - "Rolling stones - Live tape". Cassette. 2010















En arrivage direct du label qui quand il fait un échange t'envoies un paquet de 150 jaquettes, voici un mélange tonitruant... Tu mets du grind, tu mets du jazz, injectes un peu de fusion, enrobes le tout de saxophone, puis tu mélanges bien fort en oubliant pas de mettre le chat... Et voilà!
En gros ca me fait penser au BRUTAL TRUTH de "Sounds of the animal kingdom" avec un saxo pas très loin de NAKED CITY et des parties jazz qui pourraient rappeler EXIT 13 de "Ethos musick"... En fait je parle de Grind, mais le groove l'emporte largement sur les parties ultra rapides, et le saxo est très présent, tant mieux pour les saxophiles. J'aurais peut-être aimé que des blasts ultra rapides partent dans une vrille frénétique qui aurait été accélérée galactiquement par un saxo délirant, mais d'un autre côté on gagne en groove (Qui me rappelle parfois les premiers PRIMUS) et c'est pas forcément mauvais. Le chant est également pas trop trop présent, ce qui permet de ne pas se faire engloutir dans un flux de cris de mécontentement et de se concentrer sur la musique. Parfois la basse me semble fretless, du moins elle sonne assez ronde, un peu comme sur certains trucs des vieux CYPRESS HILL (Oui c'était samplé, mais ta gueule l'intégriste!), mais à d'autres moments elle est saturée et dans les parties lentes ça vibre et amplifie le côté "Pas content de vivre, la gueule dans la flotte" que certaines lourdeurs d'EXIT 13 (Voir de BRUTAL TRUTH) avaient.
Nos amis les Gorbacheves n'ont quand même pas la même folie que NAKED CITY ou le côté accrocheur/ ludique des jazzs d'EXIT 13, mais le résultat est quand même assez agréable à écouter et pas trop hermétique. Je ne suis pas spécialiste de ce genre de mélange, mais le résultat me semble cool.
C'est enregistré en live, le son est plutôt pas mal, et le public semble assez réceptif. A voir sur enregistrement studio (Oui "A voir", car ici on regarde la musique... Don't forget the third dimension!).

NAPALM DEATH - "Greed killing" MCD. 1995











Après avoir tout détruit avec son grindcore corrosif et déglingué, soit un des très rares styles musicaux le plus extrême de l'époque, NAPALM DEATH avaient du subir des changements de musiciens qui les avaient poussés à jouer une musique moins sauvage, plus Death metal, sur deux albums... Pour ensuite arriver au disque "Fear emptiness despair" qui proposait un mélange entre death metal, hardcore, grindcore et influences industrielles montrant un groupe en pleine recherche de personnalité, qui arrivait quand même à être assez persuasif, mais aussi parfois assez ennuyeux... Pas mal de fans se posaient des questions sur la voie future du groupe, les voyant moyennement bien évoluer dans ce mélange assez obscur de riffs dépressifs dissonants et de beats hardcore mécaniques saupoudré de blast beats; La presse était aussi assez dubitative quant aux possibilités futures du groupe et ce n'était pas rare de voir des comparaisons proches de l'usine à gaz ou du mammouth qui lâche ses derniers soupirs... Mais en fait le groupe était en pleine mutation, et cet enregistrement n'en était qu'une manifestation... Le plus surprenant était à venir: Apparemment lassés de trop de noirceur, NAPALM DEATH décident d'ouvrir bien plus grand les fenêtres et de prendre un bon bol d'air frais... Et ça se sent dans ce MCD, cet apéritif annonçant un style qui durera quand même quelques albums: Le groupe est alors plus frais, tire des influences plus actuelles comme le rock alternatif, le metal moderne de l'époque ou pour faire un raccourci évocateur: Le groupe HELMET... Même certains éléments déjà utilisés précédemment (Industriel, dépressif, hardcore) prennent une tournure différente, dans l'approche et dans le feeling.

C'est parti avec le premier titre, "Greed killing", qui est assez péchu, frais, qui me plaisait bien pour ses guitares aériennes venant de territoires voisins à Godflesh ou à la New wave. Il est assez rythmé, presque sautillant par moments. C'était un peu le hit du groupe à l'époque, et le vidéo clip correspondant était assez connu...
Le deuxième titre, "My own worst enemy", montre qu’ils continuent d'expérimenter au niveau des guitares, des rythmes de batterie, et le côté aérien ou lumineux est encore là... Ils mangeaient quoi à l'époque? Néanmoins une moitié du morceau reste assez proche de "Fear emptiness despair" (En moins torturé). Il y a des bonnes idées et des choses assez intenses.
"Self betrayal" est une composition plus lente, plus introspective, à l'ambiance un peu plus "industrielle" et noire. On plonge dans les méandres de l'être humain. Les vocaux parlés ajoutent un côté froid. C'est pas mal du tout.
Sur "Finer truths, white lies" le groupe continue d'essayer de nouvelles idées: Le début grind est assez original (A l'époque c'était assez rare d’utiliser des blasts de cette façon), puis ça enchaîne sur une sorte de Hardcore mid tempo qui me plaît moins, qu'on a quand même revu souvent sur le disque suivant ("Diatribes")...
Après, accrochez-vous bien au fauteuil moisi: "Antibody" est un morceau excellent et qui a la pêche! Ca commence avec la patate au maximum: Entre Death grind et grindcore... ça blaste à fond! Puis enchaînement sur du crust énergique...Puis ça reblaste! Puis ça re-cruste! Puis riff mid-tempo qui a la péche en plein milieu! Puis passage indus metal dépressif excellent! Puis ça reprend sur le mid tempo Ice tea pêche! "L'intensité ne baisse pas! Comment ils font??". A l'époque j'aurais voulu un "Diatribes" bien remplis de morceaux aussi bons! Dommage pour moi...
Ensuite vient "All links severed" qui est correct, typique du passé du groupe, entre Death grind, grindcore et crust. Le style et la différence de production pourraient créer des interrogation sur l'année de composition... (Quoiqu’un passage mid tempo fait un peu positif dans le style de "Diatribes").
Finalement, nous avons une version live de "Plague rages", morceau venant de "Fear emptiness"... Déjà cet album avait un son un peu sourd, confus (Ou plutôt avec une production et un style qui pouvaient donner une impression de confusion), mais l'enregistrement en live est moyennement convaincant, ça fait un peu mou et le côté calculé du titre ne rend pas trop... Enfin ce n'est pas forcément leur meilleur morceau, même s'il contient des bonnes idées.
Ce mini CD, même s'il peut donner une impression éclatée, du fait des différents styles abordés et de la production changeante sur les derniers titres, reste néanmoins une assez bonne introduction au NAPALM DEATH ayant existé quelques années avant et quelques années après 1995. Paradoxalement je l'ai toujours trouvé meilleur que l'album qu'il était sensé introduire, soit "Diatribes", car ce dernier s'embourbait un peu dans le mid tempo ou les choses moyennes...
A l'époque, ce mini CD montrait un nouveau visage du groupe qui dura pas mal d'années: Un groupe ouvert, aux influences multiples, aux compositions inspirées et au jeu toujours bien carré ou efficace... A une époque je les estimais assez pour ça: Ils ne suivaient pas les modes, restaient eux même en étant ouverts... Puis ils sont finalement revenus à un style plus proche de leurs débuts, entre Death grind et grindcore, d'abord avec succès car ça cartonnait bien, mais petit à petit l'inspiration semblait diminuer à chaque fois et je me suis lassé... Dommage qu'ils ne se rouvrent pas un peu à d'autres mondes musicaux, car il y a encore quelques nouvelles influences à tester...

02/03/2010

MONOTREMATA - Interview 2010 (Indus metal, doom)


INDUS METAL/ DOOM


Cette interview du groupe indus metal Monotremata contient des réponses écrites en juillet 2010, mais est arrivée chez moi en décembre à cause d’un problème technique de transmission (Merci Maille space), donc la localisation dans le temps peu sembler un peu décalée ;)