Mon nom est Jason Rodgers, je suis auteur, artiste (collages), éditeur de fanzine, anarchiste éristique et ingénieur culturel. Mon zine et passif musical ont tous deux des origines dans les années 90s, alors que j’étais adolescent. Ils vinrent d’un intérêt pour le punk et les scènes anarchistes. Il y eut de nombreux projets au fil des années.
Le projet musical le plus pertinent fut sûrement Turpentine Consumption, un groupe mêlant noise industriel et satire. Il était composé de moi-même et de mon vieux correspondant Clinton Degan. On combinait des explosions extrêmes de bruit blanc avec des improvisations libres, de la satire de morceaux pop et des samples. On a fait beaucoup de blagues dans ce groupe, mais on était sûrement pas originaux. On le considérait comme une sorte de résistance sociale; On considérait même les blagues, et surtout celles-ci comme de la résistance sociale. Dave Dodson, du groupe Zero Times Infinity, parlait de nous comme “Le groupe le plus abrasif du Nord est” à cause de ce mélange d’éléments.
2. Maintenant peux-tu présenter MEDIA JUNKY à nos lecteurs, quels sont les buts et l’esprit de cette publication underground? Est-elle ciblée sur des types de musique spécifiques ou des états d’esprit créatifs particuliers? Combien de numéros as-tu sorti jusqu’à présent?
Media Junky est une excroissance de mon autre zine, Psionic Plastic Joy. Alors que j’étais au lycée, je n’avais pas autant le temps de travailler sur les zines que je l’aurais souhaité. J’avais une pile de chose à chroniquer, alors j’ai décidé de créer une newsletter plus petite pour faire les chroniques dans un délai correct. J’ai continué de la publier séparément même après avoir redémarré PPJ. Au fil du temps j’ai eu l’impression qu’elle avait une fonction précieuse comme elle aidait à promouvoir une culture underground, une alternative underground analogue, une résistance au digital. Je pense aussi qu’elle aide à rassembler des courants qui pourraient rester séparés. Ca me plaît toujours de voir les contacts curieux que les gens ont fait grâce à Media Junky. Je tends à me concentrer sur les choses assez obscure- Je ne demande pas d’exemplaires promotionnels à des maisons de disques, je reçois principalement des choses très Do it yourself.
3. Tu sembles être assez sérieusement contre l’utilisation d’Internet, ou du moins contre le flot grandissant d’informations online auquel chaque personne doit faire face chaque jour… Peux-tu nous en dire plus sur les raisons de cette opposition? Quels sont les inconvénients de cet outil à ton avis?
L’Internet pose problème de nombreuses façons. Le plus évident est qu’il bombarde l’utilisateur avec une quantité importante d’informations sans importance. Je ne parle pas seulement de leur disponibilité, mais aussi de la façon dont elles te sont balancées à la figure, via des pop ups, publicités, et du spam. Le contenu est aussi plus difficile à lire online, c’est plus dur pour les yeux, ce n’est pas aussi facilement portable.
Il y a eu un certain nombre d’études montrant que la mémorisation est significativement plus faible quand quelque chose a été lu en ligne, au contraire d’un imprimé.
Un problème plus profond est que ça permet aux gens de se sentir occupés et productifs, mais quand ils y repensent ils ne se souviennent pas de ce qu’ils ont pu faire. Certains se sentent politiquement actifs en postant sur leurs blogs, alors qu’ils devraient distribuer des flyers et s’engager dans la résistance. Je pense que c’est un médium qui favorise la passivité. Des entités web comme google et facebook sont vraiment dans le business du stockage d’informations. J’ai peur qu’avec le temps, tellement d’informations soient stockées sur les utilisateurs, qu’ils ne soient pas seulement en totale surveillance, mais qu’ils deviennent une marchandise, un marché démographique.
Vraiment, l’Internet est basé sur la cybernétique- La science de contrôler les systèmes dynamiques, de transformer le chaos pour en prendre contrôle.
4. Dirais-tu que tu es un nostalgique de l’époque pre-Internet? (Ou disons plutôt, de l’époque ou il n’était pas si communément utilisé… Car il semble être en usage aux Etats unis depuis bien plus longtemps qu’en Europe). Penses-tu que ce genre d’état d’esprit puisse aussi germer dans le cerveau de quelqu’un n’ayant pas connu cette précédente époque “offline”?
Je ne pense pas être nostalgique de l’époque pre-Internet. Les problèmes auxquels nous faisons face sont la continuation de ceux qu’on rencontrait précédemment. Je dirais que l’underground reste au même niveau que précédemment, du moins l’underground authentique. Je ne souhaite pas revenir en arrière, je veux tracer une toute nouvelle trajectoire. Mais bien sur, on peut s’inspirer du passé pour ça
5. A ton avis, qu’est-ce qui est mieux avec un fanzine papier en comparaison d’un webzine? Es-tu d’accord avec l’idée que le fanzine papier est l’ancêtre du webzine? (On pourrait plus ou moins être d’accord, car le contenu et l’état d’esprit de certains sites web est tellement différent des bons vieux zines papiers… Parfois c’est presque des usines ayant pour but de recevoir le nombre maximum de clicks… Mais d’un autre côté, certains fanzines papier étaient aussi des usines à chroniques, sans trop de réflexion ou de personnalité, ils étaient également des outils promotionnels…). Un site Internet peut-il être meilleur qu’un fanzine lui-même?
Je suis très favorable au fanzine papier. Il est mobile, il peut être lu n’importe ou, de la chambre en passant par le parc ou les toilettes, il n’est pas lié à un site en particulier. J’hésiterais à dire que le zine papier est l’ancêtre des webzines, car ça sous-entendrait une forme de progrès. J’aime les connections que tu fais en échangeant des zines par courrier ou de la main à la main. Et plus, les zines peuvent être laissés dans des lieux publics comme les cafés ou les laveries automatiques, je pense que ça aide à toucher des gens ne faisant pas partie de nos ghettos culturels.
Si quelqu’un va faire un webzine, je lui suggérerais, au minimum, de faire une version Pdf afin de le rendre plus facilement imprimable.
6. Combien d’exemplaires de chaque MEDIA JUNKY as-tu distribué? As-tu noté une augmentation du tirage, ou s’est-il stabilisé à un numéro en particulier?
Je fais entre 100 et 200 exemplaires pour chaque numéro de Media Junky. Cette quantité a progressivement augmenté au fur et à mesure, et continue de le faire.
7. Tu tiens aussi une autre publication papier qui ne traite pas de musique ou de chroniques de fanzines, mais bien plus d’art, de réflexion… Peux-tu nous en dire plus? Que peut attendre le lecteur de cette autre publication, et combien de numéros en as-tu sorti?
Psionic Plastic Joy est dévoué à la politique radicale, la théorie (Complot & critique), le média, l’art expérimental, et la révolte occulte. Le dernier en date est le numéro 15, qui est sorti en split avec Popular Reality (Tout comme le précédent). On en arrive récemment à imprimer deux mille exemplaires de chaque numéro. J’essaie de rassembler une variété de points de vue extérieurs et de juxtaposer les éléments. J’aime imaginer que le zine a le pouvoir de changer les choses, les gens…
8. Ces dernières années, j’ai remarqué que les frais postaux américains avaient fortement augmenté. Avant ça semblait plus ou moins correct, mais maintenant dés que ton paquet tombe un peu dans la catégorie “Plus lourd” le prix augmente fortement… Dis-nous en plus… As-tu trouvé des trucs pour faire face à ce problème? Quelles en seraient les causes? Les services postaux américains sont-ils une société privée ou une possession de l’état? N’y a-t-il pas de compétition avec les autres sociétés distribuant le courrier? En France, l’acheminement du courrier va être ouvert à d’autres entreprises et la Poste historique française chie un peu dans son froc…
Le truc le plus efficace que je connaisse est d’étudier les tarifs postaux et d’essayer de garder le tout au plus léger. La catégorie “lettres” reste à un prix raisonnable. J’ai remarqué qu’une grosse boite permettant d’expédier une centaine de zines revient au même prix qu’un envoi séparé de vingt exemplaires en prioritaire à l’intérieur des states.
La poste américaine est une sorte de monopole, elle l’est depuis le 19ème siécle. A cette époque, l’anarchiste Lysandor Spooner avait mis en place un système privé de distribution du courrier basé sur les principes anarchistes, il devint un vrai concurrent. Donc ils l’ont rendu illégal, afin de ne pas être importunés. Bien sur je simplifie considérablement le côté juridique de cette affaire. Les services postaux américains clament être indépendants, mais ils sont une sorte de subsidiaire de l’état.
9. Il y a dix ans, je me souviens que pas mal de gens mettaient de la colle sur leurs timbres, puis demandaient au destinataire de leur renvoyer, afin qu’ils puissent laver l’encre et les réutiliser… Parfois 3 ou 4 fois… Ca pouvait être utile de façon surprenante, car avant l’Internet toute la communication se faisait par courrier et ça pouvait coûter très cher à certains… Comme tu fais encore pas mal de courrier, tu lis souvent des gens te demandant de renvoyer leurs timbres ? Personnellement, ça m’arrive mais ça rare… Cette histoire de collage de timbres ravive-t-elle des souvenirs sympas ?
Je ne pourrais jamais confirmer ou infirmer quoique ce soit quant à ce sujet. Je ne pourrais pas non plus confirmer ou infirmer qu’en passant un bâton de colle sur la surface d’un timbre avant de l’envoyer, tu pourrais ensuite facilement nettoyer le compostage. Hmm, je ne sais pas pourquoi quiconque demanderait à ce qu’on renvoie ses timbres. Vous me croyez monsieur l’inspecteur des services postaux?
10. Crées-tu aussi ta propre musique? Joues-tu dans des groupes ou des projets, ou as-tu fait quelque chose comme ça dans le passé? Un enregistrement a été diffusé?
Comme je l’ai mentionné précédemment, j’ai fait partie du projet Turpentine Consumption. J’ai aussi joué dans The Luddite Nuns et Steve Fitzgerald & the Phallic Five. Dernièrement j’ai collaboré par courrier avec Frank Zen sur un projet appelé Psionic Flesh. On se renvoie les cassettes, chacun coupant les parties de l’autre et ajoutant des samples au dessus. C’est entièrement un mur de collage. On a sorti une chose pour l’instant.
11. Quels sont tes cinq albums favoris en ce moment? Tu te sens prêt pour un top 5 ou top 10?
Je suppose que ça aurait plus de sens de mentionner les projets les plus DIY que j’apprécie.
Socialistic Jonny Goblet (Reality Impaired Recordings c/o Stan PO Box 1285 Joplin, MO 64802, USA) a sorti un flot constant d’enregistrements ces quelques dernières années. Ils jouent une forme libre et non linéaire de paysages noise avec beaucoup de dérives. Agathocles (Jan Frederick, Meidoornstraat 8, 2440 Geel, Belgium) est un groupe de grindcore brutal avec un point de vue politique très marqué. Je pense qu’ils sont une évolution des meilleures tendances que tu pouvais trouver dans les débuts du punk et du hardcore. J’aime aussi ton groupe. Je pense que Glaukom Synod ressemble à ce en quoi l’EBM industriel aurait du évoluer, au contraire de la trance gothique actuelle.
12. Et pour le top 15 de toute ta vie: Ces enregistrements qui furent très importants pour toi, et qui font encore leur effet…
De nombreux albums m’ont influencé à grandir. Je vais me focaliser sur ceux qui m’ont influencé personnellement, donc je suppose que ça ne sera pas vraiment un top 10.
-“20 Jazz Funk Hits” de Throbbing Gristle's – de l’électronique froide qui capture l’aura de la société technologique alors que des murs de son fournissent les collisions organiques. Merde, après réflexion chopez tous les albums de Throbbing Gristle que vous pouvez trouver. Ce sont des agents du déconditionnement engagés dans la guerre de l’information.
-“Those Who Do Not” de Psychic TV, ce groupe est bon en général, je pense que cet album les représente particulièrement bien. Il contient leurs trucs les plus lourds, et bruitistes, ce qui fait très bien ressortir le concept de dis-concert.
-“Fresh Fruit For Rotting Vegetables” des Dead Kennedys. Du surf rock déglingué qui tourne au speed, et avec une rage énorme. L’humour noir, la misanthropie et les commentaires politiques m’ont gardé sain d’esprit quand j’avais 15 ans.
-“Damaged” de Black Flag. Un cri de guerre atavique contre l’aliénation de notre monde. Alors adolescent, Rollins hurlait encore et la guitare de Ginn c’était de la violence à peine contrôlée.
-Une autre influence qui m’a gardé en vie quand j’étais ado, ce fut Negativland avec “Escape From the Noise Militant copyright violations”. Il m’a aidé à comprendre le barrage médiatique qui fait notre société et m’a appris à comment le combattre.
-“Feeding of 5000” de Crass, de l’anarcho punk avec une éthique militante DIY. Ca a pas mal aidé à connecter le noise, le punk, la révolution et le jardinage.
“We’re only in it for the money” de Frank Zappa & the Mothers of Invention. Zappa fut une inspiration constante au début de mon adolescence et par la suite. Il jouait du rock graveleux mélangé avec du classique moderne et du heavy jazz. En quelques sortes tous ses albums fonctionnent. Il a montré que c’était possible d’avoir un vaste monde de sons et influences et il était critique sur tout. Cet album en particulier était une critique de tout sur tous les angles, une sature des hippies et de la culture straight. Il avait aussi des thèmes sombres au niveau de l’humour, avec des morceaux sur les camps de concentration pour hippies.
-“Weasels Ripped My Flesh” de Frank Zappa & The Mothers of Invention. Ce fut l’album le plus heavy de Zappa pendant la période originale de Mothers. Des cornes hurlantes, murs de larsen, rythmes étranges. J’étais très jeune quand j’ai eu cet album et j’avais surtout été exposé à sa face humoristique et jazzy. Ce disque a brisé beaucoup de barrières dans ma façon de considérer ce qui constituait la musique.
-“The Conversation” de Cabaret Voltaire. Ce fut mon premier album industriel, peut-être pas leur meilleur mais solide sur toute la longueur, et il fut une influence pour moi. Les paysages électroniques et les rythmes dance étaient étranges. Quelques portions de voix et de samples tissés dans le mix. Ca m’a aidé à voir d’autres possibilités musicales.
-“Mystical Shit” de King Missile. Ce projet musical comportait les poésies de John S. Hall sur fond de musique. Ses poésies étaient une combinaison de satire surréaliste, déclamation, délires et thèmes spirituels; La musique de l’anti-pop et anti-folk à base de punk.
-“Generic” de Flipper. Du hardcore (Ou anti-hardcore?) infusé dans du noise, fâché et nihiliste, avec des textes dénonçant tout. Une ligne de basse un peu répétitive (Mais en constant changement) et des rythmes de batterie sourds tenaient les morceaux, alors que des murs de feedback de guitare et des cris caustiques les déchiraient. Je me revois écoutant cet album au casque, en marchant dans les rues commerçantes, et réalisant oh combien tout ça était vrai.
-“Q. Are We Not Men? A. We Are Devo” de Devo. Ca remonte à l’époque ou le groupe était plus punk. Des riffs et rythmes robotiques sciés avec des textes sur l’aliénation et la culture de consommation (Souvent des citations de publicités). Devo avaient une philosophie récurrente, un message disant qu’on ne doit pas arrêter d’espérer. Même dans les terres désolées ou nous vivons, nous avons toujours le pouvoir de choisir de vivre différemment.
-“Oh No! It's Devo” de Devo. C’est leur album le plus souvent critiqué, et souvent considéré comme rien d’autre qu’un truc préfabriqué rapidement… Et bien réécoutez le bien, c’est leur disque le plus parano. Si la musique sonne un peu risible, c’est car le monde est ainsi. C’est de la vrai musique protestataire, avec des morceaux sur le complexe de divertissement militaro-industriel.
Je pourrais citer de nombreux autres groupes- Muslimgauze, Rudimentary Peni, Whitehouse, Wendy Carlos, Edgar Varese, Rosemary Malign, Illusions of Safety, Halfler Trio, GG Allin, Snog, Merzbow, Joy Division, Aube, Bach, Galaxy 500, SPK, Tape Beatles, Pine Tree State Mind Control, Atom & His Package, Sonic Youth, Teenage Jesus & the Jerks, beaucoup, beaucoup d’autres. Mais si je continue trop longtemps, je risque de ne pouvoir jamais arrêter.
13. Que signifie “cut and paste” pour toi? Comme ta newsletter est quelque part entre le cut'n paste et les voies plus “modernes”, je vais te poser une question plus précise: Ces dernières années, j’ai vu pas mal de gens old school dire que tout dans un zine doit être cut’n paste, que ça doit complètement avoir un visuel 80’s et ancien, parfois même être écrit à la main pour que ça soit vraiment naturel et si old school… Mais j’étais présent durant l’époque pré-Internet, et je me souviens clairement que de nombreux zines avaient un visuel assez moderne, c’est juste plus facile à lire… Les ordinateurs étaient assez présents au début des années 80, donc ils étaient là même durant les “tous débuts” … Quelles sont tes pensées et réactions?
Je pense que le cut'n paste est intrinsèquement meilleur que les mises en page par ordinateur. Si tu fais un visuel amateur sur ordinateur ça aura l’air complètement faible et amateur, comme un tract d’église. Si tu fais du cut’n paste amateur, le visuel aura un aspect nerveux, provoquant et DIY.
Je pense que le format et le moyen utilisés sont en adéquation cruciale avec le message à faire passer. Le Cut’n paste est un format qui reflète vraiment une critique du monde médiatique dans lequel on vit. J’aime faire se heurter des éléments ensemble, juxtaposer des choses différentes. On vit dans un monde saturé par les médias, une saturation dont l’origine est fortement politique et social. Pour moi le collage et le détournement sont des techniques d’autodéfense. J’aime aussi combien le cut’n paste se rapporte aux théories de William Burroughs, tout comme celles des situationnistes. Je pense que ça permet à de plus nombreux niveaux d’idées d’être exprimés.
Bien sur, si le cut’n paste veut dire ressembler à un zine punk des années 80, alors il n’y a pas d’intérêt. On doit essayer d’ailler plus loin que ça. Au-delà du punk, on devrait considérer la longue tradition de collage critique, de plagiat politique et assimilés. On devrait aussi essayer de chercher des idées et de faire des travaux qui créent du changement. Si ont fait juste un zine punk, alors on est parti pour un trip nostalgique, ce qui est contre productif.
14. Combien de fanzines, minizines ou newsletters reçois-tu chaque mois? Sont-ils plus simples à obtenir via des achats ou des échanges? Dirais-tu que les publications papier sont plus répandues aux Usa, ou dans un autre pays en particulier?
Je reçois des tonnes de zines chaque mois. Au minimum deux douzaines, la plupart via des échanges, quoique parfois ça m’arrive d’en acheter un avec du vrai argent capitaliste. Les zines papier restent assez actifs aux Etats unis, quoique des endroits comme l’Angleterre ont une plus grosse densité de publications par habitant.
15. Comment vois-tu MEDIA JUNKY évoluer dans le futur? Peut-être qu’elle pourrait devenir plus grosse, ou tu as trouvé la bonne formule?
J’aimerais voir Media Junky (Tout comme Psionic Plastic Joy) évoluer comme une force qui inspire les gens à s’engager dans un processus actif de résistance culturelle, acquérir de l’autonomie via un processus de création et d’échanges avec d’autres gens de même état d’esprit. Finalement ce réseau horizontal prendrait le dessus sur le paradigme dominant de l’état, du capital, et de la technocratie. Le zénith serait atteint durant une insurrection de nihilisme créatif qui détruirait toute forme de contrôle et de domination (Ce qui représente actuellement tout).
Ceci étant un scénario peu probable, je serais assez content que Media Junky continue de sortir assez régulièrement, et que plus de gens établissent des connections (Spécialement ces connections un peu décalées entre des intérêts et sous cultures différentes). Ca ne me dérangerait pas de pouvoir augmenter la taille ou la distribution du zine. Ca ne me dérangerait pas non plus qu’il s’auto-régule financièrement, voir même qu’il m’apporte un peu d’argent.
16. Comment quelqu’un peut-il recevoir un exemplaire de ta newsletter? Demanderais-tu un IRC (International reply coupon... Si ça existe encore?) ou autre chose en échange? C’est la dernière question, libre à toi de conclure et d’ajouter le nécessaire… Merci pour les réponses.
Media Junky est disponible contre 1 dollar, des timbres, 1 IRC ou une requête sympa.
Psionic Plastic Joy est disponible contre 2 dollars aux états unis/ 3 dollars dans le monde, mais je ne refuse quasiment jamais les échanges. Je les adore en fait.
Mon adresse; Jason Rodgers, PO Box 8512, Albany, NY 12208, USA.
En conclusion, je veux répéter que nous avons le pouvoir de créer nos propres vies, de créer un nouveau monde, de détruire le vieux et d’influer sur le fait qu’un nouveau monde puisse ne pas être comme son précédent. Je vais aussi vous rappeler que vous le savez déjà.