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09/04/2010

EXIT 13 - "Ethos musick" CD. 1994.

Après un premier album assez moyen, qui m'a peut-être correctement ennuyé comme je l'ai découvert des années après celui-ci et par ordre inverse à la chronologie, EXIT 13 remplace quelques boulons et passe au niveau supérieur: Le style est plus maîtrisé, plus efficace, le jeu plus adéquat (A la bonne vitesse?) et le son plus puissant.
Ils aimaient la fumette, ça se voit sur la pochette assez hallucinogène et ça s'entend dans la musique zigzaguant entre du grindcore/ death grind ou affiliés blastophiles, du jazz ludique ou amis du rock'n roll, et du sludge avec quelques touches stoner pour bien écraser ta tronche à l'aide du son de guitare en pur bitume granuleux.
Bon, il m'avait quand même fallu un peu de temps pour acclimater l'objet et apprécier ce qui se passe dedans... Mais même si l'énoncé des ingrédients peut laisser imaginer un "mélange de ouf", laissez moi vous rappeler qu'on était en 1994 et que la cuisine moléculaire n'était encore pas si répandue, donc les influences jazz n'étaient pas si fortement accouplées aux parties grind et on en était pas encore aux mélanges hyper complexes, techniques et parfois durs à suivre qu'on entend plus souvent de nos jours: Il est plus question d’enchaîner quelques minutes de grind à une partie jazz, d'inclure des influences moins binaires et plus exotiques dans le style, de jouer un peu sur le côté rock'n roll ou le rythme jazzy en tirant un peu sur l'élastique, sans encore atteindre des sommets de délire musical... Mais pour l'époque c'était quand même assez novateur, et je me demande même si je ne préfère pas un peu cette option à la compliquite musicale actuelle atteignant certains musiciens (Mal de crane...). Un morceau rapide assez proche de NAPALM DEATH sur "Utopia banished", avec quelques contre-temps bizarroïdes, des touches rock'n roll et qui se termine sur un passage beaucoup plus jazz, c'est plutôt cool, non?
Vient à ce moment la question de la production, qui peut à la fois être un problème et un avantage... La guitare est hyper saturée, presque écrasée par elle-même avec une pédale métal zone à donf: Dans les moments sludges les plus lourds, elle est assez massive et ça le fait, par contre quand ça joue très vite ce n'est pas toujours facilement audible (Surtout avec quelques contre temps "tordus"... Au début je pensais que c'était du bruit). Sinon j'ai toujours trouvé la batterie un peu aiguë pour le style, une grosse caisse ça doit faire "boom"! Alors d’un côté cette production peut faire très extrême, et attirer les amateurs grindophiles, de l'autre ça complique l'approche du disque... C'est ce qui m'avait rebuté quand je l'ai découvert à l'époque.
Le chant était aussi un peu particulier: Il était assez aiguë, ni vraiment crié ni parlé, proche d'un chat cancéreux se faisant écraser (Ils ont du écouler tout leur stock de chats tuméfiés durant l'enregistrement!) et à d'autres moments il partait dans un effet de pitch assez liquide, ça qui rendait l'ensemble plus facilement audible Ah Ah.
Le groupe était politiquement engagé, donc on avait droit aux textes et samples de discours qui suivent (Une piste de plusieurs minutes ne contenait même qu'un discours... Le tout en anglais, je ne comprends rien, passionnant).
A noter que la bassiste Dan Lilker avait joué dans des tonnes de groupes et projets, dont Anthrax, Nuclear assault, Brutal truth... Le liste est longue (Et il continue toujours lol)
Je regrette qu'EXIT 13 ne soient alors pas allés un peu plus loin dans les influences Jazz, malgré leurs efforts pour diversifier leur style on reste globalement en présence d'un album de grind/ sludge à touches jazzy: On a un peu l'impression que les potards sont toujours à fond même quand ça ne bourrine pas, alors que ça aurait pu être plus cool pour l'auditeur de sentir plus de variations entre des choses très zens et d'autres plus extrêmes... Quand j'écoute ce disque actuellement c'est rarement en entier, car je le trouve un peu fatiguant (Peut être à cause du son). Enfin je dis ça, mais je l'aime plus qu'à l'époque ou il me semblait quand même assez bof bof...
"Ethos musick" est donc un album pas dégueux, il n'est pas non plus génial mais il aurait assez d'arguments pour plaire aux fans de trucs à la fois assez extrêmes et un peu décalés.