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28/07/2010

RUINS - "Ruins III" LP. 1998.


RUINS devient moins grind et évolue sur ce premier album en un mélange avec des bulles, une sorte de jazzy progressif core délirant remué du bocal qui n'oublie pas la transpiration et la convivialité du tranchant de la lame le long de ta gorge.
Alors qu'ils pourraient proposer juste un enregistrement de musique technique, jouant sur les cassures et le découpage assez millimétré, ils ne s'en contentent pas et louent assez souvent les services d'un violon (Quelques titres en foisonnent), bien intégré, qui ajoute au dépaysement déjà amorcé par les téléportations dans des paysages d'inspiration Chine assez antique. La musique à base de "rock technique", prenant un côté "core" pour le son relativement agressif et certains côtés un peu abrupts, pourrait faire penser à AREA en moins revendicatif et plus délirant, à GONG en moins trempé dans l'espace temps féerique de bande dessinée (Et avec une distorsion plus corrosive), alors que le chant pourrait ressembler à un King Diamond de théâtre japonais en version populaire ou ça n'hésite pas à s’enivrer en délirant sur les fréquences de résonance graves et aiguës de l'absinthe... Youpi!
En fait tout n'est pas parfait dans le meilleur des disques, infidèle lecteur; L'auditeur habitué aux choses assez fournies, niveau coupage du beat une demi croche avant la fin du 7ème temps et superposition assez jouissive de deux parties spatiotemporellement incompatibles, sera peut-être moyennement intéressé par le côté "technique" de ce disque (Qui a quand même 22 ans), quelques passages sont peut être un peu répétitifs et mes morceaux préférés sont ceux avec du violon (Les plus influencés "Chine mon amour"... Donc les autres sonnent moins personnels), mais le feeling et le délire sont eux toujours présents, cachés derrière ta porte et attendant le moment ou tu mettras ce disque sur ton lecteur pour exploser et t'embaumer la conscience dans des spirales de fleurs abstraites... Des fleurs? Ce disque c'est un peu un délire hippie onirique, mais en moins inoffensif car revu par les pécheurs japonais, sales et puants, imbibés d'alcool, revenants de la pèche au thon et prêts à pas mal de choses pas très religieuses pour assouvir leurs abstinences hétéroclites.

HUMATRONIC - Metabolism Demo CDr. 2009.

Ce groupe tout récent venant de Bruxelles n'a pas choisi le métal industriel le plus moderne, le plus futuriste et plastifié jusqu'à l'os, et c'est pas plus mal... Je peux porter une oreille plus attentive à leur démo sans me faire lyophiliser la conscience ou emballer le cerveau dans du plastique transparent de conservation... Mais on est pas non plus en présence de quelque chose de très old school ou rétro; Il y a bien des influences et ambiances industrielles d'époque mais le tout reste assez varié.
D'ailleurs plutôt qu'industrial métal comme indiqué ici et là, je dirais dans un sursaut de précision que leur style me donne plus une impression de métal hardcore avec des influences industrielles (Ou éléctro) assez présentes se manifestant surtout via les différents samples ou claviers, et aussi via certaines grattes un peu plus industrielles dans l'ambiance.
Ils me rappellent assez souvent le vieux groupe français ACTING OUT qui jouait du métal hardcore indus, mais l'ambiance est différente (Un peu plus chaude).
A la première écoute j'avais pensé à du DIE KRUPPS en moins métal et moins produit, mais en fait le style est moins ciblé sur le métal, sur l’efficacité type machine de combat, et c'est aussi plus varié...
On trouve aussi des influs plus noise rock style SONIC YOUTH (Guitares un peu flottantes, ou dissonantes), des choses parfois proches des premiers groupes de néo métal (Par exemple ces passages en guitares non saturées, avec chant parlé), et je me tenterais à dire sans en être vraiment certain que quelques guitares à consonances industrielles version rock font vieux NINE INCH NAILS (Ca j'aime bien, à développer!)... Pour les curieux je peux ajouter, éventuellement, un peu de PROTON BURST (Epoque "La nuit") à cause de certains vocaux.
Les morceaux les plus cools sont "Humatronic" (Avec ses différents samples, boucles, et des accords de guitares dissonants qui se veulent obsédants) et "Soleil" (Qui est plus lourd, plus désabusé, avec ce clavier assez léger et fantomatique). Sinon "Tetsuo" est un morceau rapide et plus thrash un peu comme THE HAUNTED avec plus d'influs hardcore, "Hubris" évolue entre parties de guitares acoustiques (Avec chant presque chuchoté) et hardcore plus mid tempo mais il ne m'a pas marqué... Et il y a deux plages plus courtes et plutôt ambiantes.
J'aime bien les samples, nappes et claviers qui apparaissent ici et là, ça donne un esprit assez proche du cyber punk et de certains mangas "sombres", sinon il y a une ambiance sympa ici et là (Elle fait assez chaude et indus version métal)... Mais ça n'est pas non plus génial, et il y a trop de hardcore pour moi...
L'enregistrement a été fait maison, ce qui donne un grain de guitares assez "live"... Je suis habitué à des guitares plus puissantes dans le style, donc je me dis qu'avec plus de moyens, le côté métal indus pourrait être un peu renforcé.
Cette première démo n'est pas parfaite, je n'accroche pas à tout, et ça fait moins indus métal que je l'espérais... Mais je trouve l'ensemble plutôt sympa, voir cool par moments. On verra comment ils évolueront... Vivement que les casseroles rouillent ;-)

ACERO LETAL - Por la gloria del metal Demo cassette. 2009.


Ah l’amérique du sud et ses groupes de métal très typés oldAh l’amérique du sud et ses groupes de métal très typés old school années 80, à un point que quand on écoute leurs enregistrements on se croirait vraiment au milieu d'un disque d'époque, aussi bien pour l'état d'esprit pur jus, le style sans influence moderne, que la production sans artifice...
Je suis tombé un peu par hasard sur la démo deux titres de ces chiliens, et l'écoute m'a plutôt bien plu... Ce qui m'a parlé à la première approche, c'est surtout le chant proche du premier ACCEPT (En un peu moins criard), ça se sent que c'est de la musique de mec et il y a un côté assez fédérateur... En creusant un peu, on découvre une ambiance chaude sympa, et des éléments de guitare plus lyriques assez cools.
Le premier morceau propose du heavy/ hard classique très typé années 80, avec quelques touches typiques NWOBHM au niveau de guitares lyriques cools ou de breaks sympas; Quelques notes de guitares plus "tristes" balancées ici et là sont aussi sympas.
Le deuxième morceau est plus rapide, plus thrash metal, au début on se croirait presque dans un mélange de PILEDRIVER et d'EXORCIST, mais le chant vous rappelle que c'est bien du heavy qui prend ici une tournure speed, puis il y a des guitares lead plus mélodiques.
Je trouve que la production fait un peu "Kill em all" de METALLICA, notamment au niveau de la batterie ou éventuellement du son de guitares.
"Por la gloria del metal" est une démo aussi petite par sa durée que par la taille de sa jaquette, mais elle dégage une certaine sincérité, un certain charme, qui ne sont pas toujours de mise avec les groupes amérisudiens. Donc si vous avez réappris à coudre pour pouvoir redécorer vos vestes en jean avec des patchs, et que vous cherchez du metal comme avant, gardez un oeil sur ACERO LETAL car ils ont peut-être ce qu'il faut pour évoluer dans le bon sens.

MEDIA JUNKY - Interview (Fanzine, alternative, underground)







1. Salut. Peux-tu présenter l’éditeur de MEDIA JUNKY? Parles-nous de tes racines musicales, de tes projets underground passés et autres choses affiliées!

Mon nom est Jason Rodgers, je suis auteur, artiste (collages), éditeur de fanzine, anarchiste éristique et ingénieur culturel. Mon zine et passif musical ont tous deux des origines dans les années 90s, alors que j’étais adolescent. Ils vinrent d’un intérêt pour le punk et les scènes anarchistes. Il y eut de nombreux projets au fil des années.
Le projet musical le plus pertinent fut sûrement Turpentine Consumption, un groupe mêlant noise industriel et satire. Il était composé de moi-même et de mon vieux correspondant Clinton Degan. On combinait des explosions extrêmes de bruit blanc avec des improvisations libres, de la satire de morceaux pop et des samples. On a fait beaucoup de blagues dans ce groupe, mais on était sûrement pas originaux. On le considérait comme une sorte de résistance sociale; On considérait même les blagues, et surtout celles-ci comme de la résistance sociale. Dave Dodson, du groupe Zero Times Infinity, parlait de nous comme “Le groupe le plus abrasif du Nord est” à cause de ce mélange d’éléments.

15/07/2010

YES "Fragile" LP. 1971



"Yes", c'est pas mal comme nom de groupe... "Oui", comme pour dire à l'auditeur hésitant en face des jolies pochettes que "Oui, c'est bon, tu peux entrer dans notre monde, tu ne t'ennuieras pas, tu aimeras, tu voyageras...".
J'ai parfois un peu de mal avec les vieux GENESIS ou VAN DER GRAAF GENERATOR, car ils ont tendance à rester un certain temps sur des passages symphoniques ou "ambiants" que je trouve assez chiants car trop longs, ça manque de dynamisme pour mes oreilles... Mais avec YES ce problème n'est pas présent.
Bien sur on retrouve ce côté symphonico/ ambiant intégré par beaucoup de groupes prog des années 70, mais l'accent est largement mis sur un rock dynamique joué par des musiciens à trois bras qui n'hésitent pas à partir dans des envolées techniques bien adaptées (Ne donnant pas une impression de démonstration, à condition d'aimer les choses un peu plus compliquées): C'est inspiré, dynamique, frais, les changements de thèmes sont nombreux et bienvenus, les différents passages assez variés... En un mot: "Oui".
Alors que chez certains groupes progressifs l'ambiance est assez sombre ou futuriste (étrange), ici on entre dans un domaine imaginaire assez féerique, une sorte de conte avec ses multiples tiroirs imagés, avec des ambiances diverses mais souvent assez positives (Sans être gnan-gnan), c'est enthousiaste et ça porte assez à l'imagination (D’ailleurs les illustrations en couvertures correspondent très bien à cet univers)
Alors que certains groupes de prog sont un peu difficiles à aborder, ici ce n'est pas vraiment le cas car YES garde un certain soin des choses qui sonnent bien "naturellement" et peuvent accrocher l'oreille à la première ou deuxième écoute, par exemple le chant relativement "pop" aide l'auditeur à ne pas se perdre (Enfin, un chant "pop" qui peut quand même partir dans des choses abstraites ou rêveuses). En fait on pourrait dire que c'est une vision technique et progressive du "pop rock" ou une approche plus "pop" du progressif (Parfois très sérieux, voir mathématique), suivant l'angle d'approche.
Je ne dirais quand même pas que "Fragile" est un disque totalement excellent à tous les niveaux; Tout comme beaucoup d'albums il contient ses pics et ses petites redescentes, ses morceaux excellents et ses passages moins trippants, mais la qualité globale de la chose est très bonne! Ce disque vaut le coup, la preuve: Mon vinyle craque.

14/07/2010

SONIC YOUTH - "Dirty" CD. 1992.

J'ai été un moment assez admiratif de la façon dont SONIC YOUTH utilisent ici le noise pour en faire des morceaux. Par "noise", je pense aux bruits de guitare qui semblent au premier abord ne pas vouloir dire grand chose (Car ça n'est pas très mélodique ou riffique) mais qui sont expressifs et assez déglingués, contrôlés tout en gardant la fraîcheur du côté expérimental.
Le point fort de ce disque est de faire quelque chose d'accrocheur avec des bruits et de l'articuler dans des morceaux assez construits pour rendre la chose assez accessible... Dans un sens le ‘noise’ va un peu plus loin que les cordes flottantes et dissonances présentes sur d'autres disques du groupe, dans l’autre c’est bien construit voir un peu plus accessible que par le passé.
Bien sur tout n'est pas noise, il y a pas mal de réflexes rock, et de choses plus zen (Par exemple de la pop un peu défragmentée, mais pas commerciale); Puis l'approche expérimentale ou bruitiste varie assez suivant les titres, ce qui permet de varier les fraîcheurs.
Par contre le disque est un peu long, on approche une heure ce qui fait quand même beaucoup pour moi.
"Dirty" est un disque frais, avec à la fois pas mal de bonnes idées et de morceaux assez accrocheurs, ce qui est assez rare pour un disque expérimental (Même rock). C'est un des meilleurs Sonic youth que j'ai écouté. Après ça, je me dis que PLACEBO est un groupe qui porte bien son nom...

INTO PARADISE - "For no one" MCD. 1993.

Ouvrons le coffret caché au fin fond des profondeurs de l'oubli pour écouter ce groupe dans lequel jouaient... Aucun musicien connu.
Malgré un style pas très personnel (Comme la majorité des groupes passés et présents) INTO PARADISE avaient quand même des titres renfermant une ambiance pas dégueulasse. Leur musique évoluait entre rock et pop, avec des titres plus lancinants... Pour préciser tout de suite ma chronique, j'ajouterais qu'on retrouve souvent un côté aérien propre à cette époque, une approche qui rappelle par exemple les premiers U2. On retrouve aussi pas mal d'éléments de REM (Mais disons dans leurs passages les moins joyeux (Forcés?), même si on touche quand même à la pop radiofriendly et happy, mais sans excès indigérable), un petit côté RADIOHEAD, et une touche de STILTSKIN par moments... Sinon un morceau plus peinard fait carrément PIXIES.
Dans les moments les plus tristes le groupe arrive à développer quelque chose de plus dense, ressemblant un peu à un nuage vaporeux ou un mélange de vent et de pluie (Impression collant bien à l'image qui se trouve en pochette); Je les préfère dans ce type d’approche.
Globalement le style peut faire un peu naïf et déjà labouré, mais en gardant en tête que le disque est sorti en 1993 cette impression perd en vigueur.
Au final, on est forcément en face d'un disque moyen (Nombre de frissons? Nombre de secouages de tonneau?) mais avec quand même des qualités et plusieurs morceaux aux ambiances assez enrobantes. Et je ne sais pas, mais je trouve que ça sonne plus honnête (Même si moins efficace) que COLDPLAY ou MUSE (Par exemple...).

09/07/2010

KING DIAMOND - "Conspiracy" CD. 1989.

Après "Into the unknown" qui était bien peinard, après "Dead again" qui était déjà assez actuel (Mais toujours heavy) avec pas mal de putains de riffs, MERCYFUAprès "Abigail" et "Them" qui sont deux albums très très bons, voir excellents, KING DIAMOND pouvait difficilement faire mieux... Sur "Them" en 1988 il atteignait un super niveau de heavy metal complexe, assez varié, ou le jeu de chaque musicien était assez soutenu et ou tout était inspiré... Un an après sort "Conspiracy" qui continue globalement dans le même style, avec néanmoins quelques différences: On est toujours les oreilles grandes ouvertes face à un heavy metal classe, assez sombre (Et cynique par moments), avec le chant théâtral assez délirant du vocaliste, mais cette fois les morceaux sont un peu moins compliqués, un peu moins fournis; De plus l'ambiance est différente, elle est ici plus brûlante et on sent un côté plus tragique qu'auparavant (Il a pour moi un goût assez sanglant, pas dans le sens meurtrier "Gore", mais plus comme quand on vient de vivre quelque chose de difficile). Je trouve que le chant atteint ici des pointes au niveau du délire, et je me demande parfois s'il a déjà été aussi cynique.
On notera un certain essoufflement au milieu de la face A (J'ai découvert l'album sur 33 tours, donc je continue de le découper de cette façon), disons que ça reste correct mais que les riffs sont quand même moins intenses... Ce qui me surprend assez est que le début de la face B contient des morceaux excellents, parmis les meilleurs du disque, et que cette face ne retombe jamais vraiment. (Je n'ai jamais compris pourquoi ils n'avaient pas mis tous les meilleurs titres au début).
"The wedding dream" commence comme une musique de mariage, pour partir sur un thème désespéré dans l'état d'esprit "J'ai perdu un être cher"... C'est pas rien! Et ce morceau contient des guitares qui déchirent, des rythmes vivants et de ces vocaux Ah Ah
"Amon belongs to them" a un bon riff accrocheur ensuite repris en harmonie par une deuxième guitare plus haute, ça me ramène doit au lycée (Alors que tout n'était pas très "clair") et c'est pas rien non plus.
"At the graves" est un bon morceau heavy avec des accords presque acidulés qui déchirent, des notes criées qui frissonnent... En fait c'est un bon morceau bien foutu dans le style habituel du groupe, avec pas mal de breaks et de changements.
"Victimized" a un côté plus symphonique et une petite approche prog. Je trouve qu'on se rapproche un peu de l'album suivant ("The eye") dans le style.
Voilà, c'était un petit descriptif de mes morceaux préférés du disque.
"Conspiracy" n'est donc pas le meilleur album de King Diamond, si quelqu'un souhaite découvrir le groupe je conseillerais plutôt "Them" ou "Abigail", à moins qu'il soit fan de heavy sanglant avec une ambiance assez brûlante, dans ce cas "Conspiracy" (Et spécialement sa face B) c'est le bon choix Ah Ah.

07/07/2010

FRANK ZAPPA - "Zoot allures" CD. 1976.

 
J'avoue sans remuer les sourcils que les enregistrements de Zappa qui sont passés entre mes oreilles ne m’ont pas énormément plu... Ce que j'y avais entendu, du jazz assez compliqué et délirant, ne m'avait pas parlé des masses et je me demandais même s'il y avait quelque chose d'accrocheur pour un cerveau dont les deux hémisphères tournent à vitesse homogène, même sur l’autoroute de la musicalité interdimensionnelle… Donc j'avais plus ou moins rangé le cas "Zappa" avec les dossiers classés du style "On verra plus tard, mais dans longtemps"...
Puis un jour, au grès des braderies, je me suis retrouvé face à ce disque proposé pour une modique somme... La pochette donnait quand même une impression de rock ou de hard rock des années 70s, avec quatre musiciens présents comme l’ensemble du groupe sur une photo assez jaunie... J’ai hésité… Le CD n’était pas rayé… Puis je l'ai acheté, au pire ça ferait une brique en plus dans mes murs en CDs!
Et en fait ça ne fut sûrement pas une mauvaise idée, car ce disque est étonnement accessible! C'était peut être un signe des dieux du hard rock qui auraient mis ce disque sur mon chemin en prenant bien soin de le magnétiser de telle sorte qu'il s’impose à moi...

Niveau musical, il n'y a presque pas de traces de jazz ultime ou de choses difficilement approchables, mais le côté délirant reste quand même présent, donc nous pouvons continuer cette chronique en toute confiance.
Globalement je dirais qu'on évolue entre rock, hard rock, blues et pop, mais ça change assez d'un titre à l'autre, donc je me sens un peu dans l'obligation zizaguante de faire une approche piste-par-piste.
-"Wind up workin in a gas station" est un titre de rock pop assez classique avec quelques touches hard rock, et un chant principal tellement haut placé que je me demande si ce n'est pas du second degré. On y ressent un côté assez relax. L’intention est apparemment délirante, mais peut être pas assez poussée.
-"Black napkins" est composé d'un solo sur fond de hard bluesy. Pour du solo c'est assez technique. C’est sympa, pas désagréable, mais sans plus.
-"The torture never stops" est un morceau lent, bluesy et lancinant qui contient une petite ambiance assez sympa. J'aime la voix qui prend des intonations assez graves. Les samples de gens qui semblent souffrir ajoutent un petit côté humoristique, mais sont peut être trop sporadiques.
-"Ms pinky": L'intéret commence vraiment pour moi avec ce morceau cool, peinard, qui fait ressortir toute l'ampleur de l'ambiance relaxée du slip présente sur ce disque! On a ici un bon petit morceau bien cool et délirant, avec cet air donnant l'impression d'être dans un western de Terrence Hill et Bud Spencer, avec en plus ce chant assez grave aux intonations vraiment cools! Il y a un côté un peu grotesque, décalé tout en étant rond. C'est assez délirant. Miam!
-"Find her finer": Ce titre étale un peu plus de cette impression cool et crémeuse de western avec Terrence et Bud, le morceau débute avec un même type d'air peinard...  Je crois voir un canard… Puis le ton devient un peu plus classique dans le style groovy/ peinard, avec harmonica. Je note des intonations de chants sympas. C’est plutôt pas dégueux, ça me va.
-"Friendly little finger": Cette piste semble être une improvisation en concert sur un thème assez oriental, le jeu des guitares et basses est assez technique mais pas désagréable. C'est quoi cet instrument au début? On dirait une cithare couplée à du xylophone, et il y a un truc étrange dans les basses.
-"Wonderful wino": C'est un mélange entre rock et hard rock, avec une distorsion assez poussée pour 1976, mais surtout un chant dans les graves qui est cool! Les cuivres au niveau du refrain diminuent un peu l’effet coolifiant à mon avis... Si j'avais les paroles, je pense que je pourrais lire Zappa se prenant pour un gros macho dragueur à fond dans son trip (Un passage au milieu est assez rigolo).
-"Zoot allures" est un titre tranquille de plus, cette fois il se laisse couler tout doucement sur des accords plaqués me rappelant un peu Led Zeppelin sur "Houses of the holy", le jeu de basse derrière est pas mauvais... Mais en fait il manque quelque chose pour moi.
-"Disco boy" est un morceau rock pop rigolo qui caricature le succès du disco à l’époque: Ca démarre sur des accords rock de base, puis voilà un refrain avec des vocaux pop trop aigus pour êtres naturels, et apparaissent une nouvelle fois ces voix graves qui pourraient coolifier le plus banal et ennuyeux morceau de pop commerciale. Un morceau entre assez cool et rigolo.

Ce disque a une ambiance vraiment peinard. Il contient des bons morceaux comme des choses plus classiques un peu trop communes (Pas de quoi craquer les lattes du lit en pleine nuit).
J'aurais aimé que plus de crème dans le style délirant/ peinard eut été étalée, ou que plus de ces vocaux graves vachement cools eurent été entonnés... Mais globalement je trouve l'ensemble entre pas trop mal et assez cool; Je ne dirais pas que "Zoot allures" m'a donné une envie folle de chercher tous ses albums, mais il m'a au moins réconcilié avec ZAPPA ce qui est déjà pas mal.

MERCYFUL FATE - "Melissa" CD. 1983.

Après plusieurs années à répéter, composer et accumuler les idées, Mercyful fate sortent en 1983 ce premier album qui fait partie de la catégorie des disques excellents ou chaque riff (ou presque) est très bon, ou chaque enchaînement est bien pensé et mène de façon adéquate vers une autre partie de guitare de bonne qualité.
J'exagère peut-être un peu mais on en est pas très loin, et ça serait déjà très bon si les qualités de "Melissa" s’arrêtaient ici... Mais le groupe propose quelque chose de plus qu'une sorte de "best of" des passages les plus cools de Judas priest, ils avaient déjà une personnalité assez marquée notamment grâce aux vocaux de King Diamond, variés et grandiloquents, qui ajoutent pas mal d'expression et de couleurs différentes à l'ensemble. Il faut également citer cette ambiance rouge, assez brûlante (Et parfois un peu "mystique") qui se dégage tout le long de l'album, de façon dense.
La production aussi collait vraiment bien: Naturelle et sans artifice, ronde juste ce qu'il faut pour bien laisser ressortir cette fameuse atmosphère qui fut une des raisons principales pour lesquelles j'ai rapidement aimé.
Après c'est vrai qu'écouter ce disque aujourd'hui n'est pas forcément la même chose qu'il y a disons 15 ans et qu'il ne semblera plus forcément aussi "en phase", mais à ma connaissance ça ne pose pas de problème aux amateurs de heavy de cette époque ou la musique et l'émotion (Le contenu) étaient plus importants que la production et les "selling points" (Le contenant).
Le nom de ce premier très bon album, qui transpire la sincérité, résonne encore assez souvent dans les discussions les plus brûlantes de clans de heavy metalleux... Je ne saurais vraiment confirmer si c'est car le disque est leur meilleur à tous les niveaux, je dirais plutôt qu'il proposait quelque chose de spécial, et de particulièrement touchant au niveau émotionnel.
Ensuite vint leur deuxième disque, "Don't break the oath", qui m'avait moins plu. Peut-être car il était plus basé sur l’efficacité et ne contenait pas la même ambiance, ou car la production était moins ronde et plus agressive, mais c'était quand même un bon enregistrement.
Je conseillerais assez à ceux ne connaissant pas Mercyful fate de bloquer quelques heures un samedi après midi, de boire quelques bières pour bien se relaxer, puis de mettre "Melissa" dans la platine! Il ne pourra rien vous arriver de mal, au pire vous trouverez peut-être un manque de dynamisme, et si c'est vraiment le cas vous pourrez toujours tester un de leurs albums plus récents (Une partie sont plus touffus et offrent une version plus actualisée du heavy).

OCEAN "Monument/ Fork Lashing Eye" Demo CDr. 2004


Amateur de lenteur et de lourdeur pachydermique, cet enregistrement pourrait t'intéresser.
Ce disque contient 2 morceaux pour un total de vingt cinq minutes et quarante secondes, OCEAN y joue du doom prenant les côtés les plus monolithiques des vieux CATHEDRAL (Les débuts... Sans le côté lyrique qui "chiale"), c'est lent, presque binaire, monocorde... Monocorde est le mot car le groupe aime plaquer des gros accords qui durent un moment, c'est d'ailleurs la principale façon de riffer ici, ils pourraient rendre la chose un peu plus efficace en ajoutant quelques tics death metal ou un peu plus d'harmonies à deux guitares... Mais non, ils ont décidé que l'hippopotame vaincrait à l'aide de gros accords du type "énorme rocher cubique" et d'une batterie souvent primaire et parfois tellement basique qu'elle peut faire penser à des coups de pelle ou de pioche (Ambiance inhumation ou exhumation au choix... Dans les deux cas vous êtes déjà dans le cercueil).
Pour revenir aux similitudes et potentielles influences, je pense aussi à WINTER car le tempo peut être assoiffant, quelques passages font un peu vieux MY DYING BRIDE (Epoque death doom) sans qu'on rentre vraiment dedans, je vois un peu de SEVENCHURCH (Un vieux truc sûrement oublié) pour le côté bien lent (Presque ennuyeux), et certains parties pourraient faire assez sludge sans ça soit aussi flagrant qu'un coup de pelle.
Le son de guitares est presque death metal, remplis de fréquences basses, ce qui colle bien au style.
Le chant, assez peu présent, ne se rapproche ni des vocaux gutturaux ni de choses plus lyriques, il prend la forme de cris plus aigus et torturés mixés en arrière, ce qui tantôt pourrait faire black métal tantôt donner un petit goût de sludge.
L'approche que ce disque prend est assez extrême, assez impressionnante de par son côté radicalement lent, mais il manque un truc à mon goût: Soit une ambiance vraiment prenante qui t'aspires vers l'intérieur, soit des riffs un peu plus marquants. C'est donc un disque agréable à écouter, avec un son bien grave, mais je n'y ai pas découvert le truc génial s'il est présent.

02/07/2010

WHITE ZOMBIE - Interview 1995


PAJOMO Zine - Interview 2010 (Fanzine, mail art)





 1. Salut. Est-ce que tu peux présenter l'éditeur de PAJOMO? As-tu fait d'autres zines ou joué dans des groupes auparavant?

J'ai fait mon premier cri en automne 1966. Je suis un homme et je vis dans la nation la plus riche au monde, ça doit être une chance! Pajomo est mon premier zine, et Node Pajomo est le second. J'ai joué dans quelques groupes, mais c'était il y a très longtemps et rien n'en est sorti... L'un d'eux s'appelait "Ranke After Taste", j'y "chantait" et jouait de la basse.