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28/12/2007

CONTROLLED BLEEDING - Songs from the drain CD. 1994.


Certains groupes avaient déjà trouvé le truc pour éviter les affres du modérateur fantôme, pas besoin d'un GPS rotatif anti modo, même si Internet n'était pas couramment utilisé certains se sont dit que la meilleure chose pour brouiller les pistes serait de changer souvent de style, et donc de se laisser aller à ses envies personnelles profondes sans bosser dur pour rester ancré dans un cadre... CONTROLLED BLEEDING ont donc touché un peu à tout ce qui est obscur et expérimental, aussi bien du harsh noise, que de l'EBM, du gothique ou du dark ambiant... Et dans le cas présent, il est en partie question de ce dernier style.
Le CD contient des sessions de différentes périodes. Commençons par le meilleur, soit les premiers titres qui datent de 1993:
La piste d’entrée nous baigne dans une sorte de reggae (Pour la basse) meets cold wave (Pour le synthé) avec des samples hétéroclites, c'est un peu répétitif mais les sons aident à faire passer, et ça fait une petite introduction sympa à ce qui suivra.
La deuxième plonge tout de suite plus dans les profondeurs terrestres et nous invite à visiter quelques grottes humides, le cœur de la planète est d'accord pour nous livrer quelques secrets mystérieux accompagnés de ronronnements sourds de l'inframonde. Un bon titre qui dégage une ambiance cool.
Le 3ème titre plus dynamique tourne autour d'une boucle energisée évoquant le cœur d'une machine électronique en pleine chamade, les sons liquides, les samples divers ainsi que les nappes de synthé font un peu monter la sauce. Vers la moitié un rythme binaire apparaît et on se croirait presque dans un morceau de TANGERINE DREAM. Un autre bon titre qui est assez prenant.
Ensuite, le reste des morceaux qui a été globalement enregistré entre 1985 et 1987 est généralement moins bon (Peut-être une question d'époque, comme certains trucs on vieilli):
Le 4ème se veut plus atmosphérique, à base de nappes de synthétiseurs et d'un chant plus ou moins abstrait. Ca fait un peu VANGELIS sans le côté mélodies accrocheuses. Correct mais sans plus, quoique ça passe bien après les 2 morceaux précédents.
La 5ème piste est expérimentale, à base de sons métalliques et de grincements, elle crée un type d'ambiance cérébrale souvent vu depuis. Néanmoins le choix de certains sons est pas mal, c'est assez vivant et ça reste agréable à écouter une fois plongé dedans (Au casque avant de dormir).
Le 6ème titre tente de nous faire partir dans des ambiances aquatiques, à l'aide de sons qui passent dans des tubes d’échos... C'est calme, presque relaxant, mais on est dans le moins bon depuis quelques titres et la façon de faire a un peu vieilli, sans parler du fait que le morceau fait 10 minutes et que l'auditeur aimerait que ça avance un peu plus vite... Donc on zappe.
Le 7ème morceau du CD, cinq fois plus court que le précédent, part d'une idée de mélodie de synthé se voulant relativement tragique... Malheureusement c'est un dépouillé et pour les oreilles d'un auditeur de 2007 ça sonne comme une démo ou pré-prod enregistrée sur le vieux poste de la cave, histoire de ne pas oublier une idée qui nous semblait sympa…
Le morceau suivant casse le rythme et part dans du rock gothique, quelque part entre les CURE et JOY DIVISION, avec un côté SISTERS OF MERCY... Il y a quelques idées cools. Le chant est un peu particulier. Ca se tient et ça relance un peu le rythme qui ne demandait que ça.
Puis la qualité des premiers titres revient, tout comme le dark ambiant, mais de façon plus lourde, plus menaçante, presque indus, avec des sons graves plus déglingués... La grange chancelante va s'écrouler sur toi si tu ne fais rien pour déjouer le maléfice de l'épouvantail hanté, il est presque trop tard! Ecoutes les voix menaçantes des entrailles ou gisent des milliers de générations de poulets, écoutes les rythmes martiaux binaires proches des débuts de LAIBACH... Tu es cuits, coincé dans les entrailles de ce morceau cool! :-)
Pour la suite, petite arpège de guitare et sons ambiants se mutants en rock gothique moyen avec solo de guitare assez bruitiste et expérimental (Lui aussi) qui donne un rendu entre le pas trop mal et le dispensable... Disons que ça nous remet de nos peurs vécues dans la grange hantée!
On arrive au 11ème titre, qui flirte avec le rock instrumental, en touchant un peu le côté amusant de GONG, avec un petit côté technique me rappelant ANGE et un petit quelque chose de.... WISHBONE ASH!? Non, en fait le thème du morceau est un peu trop mystique, donc disons que c'est un titre technico-mystique à vocation progressive non dénuée d'une touche de fun. Un titre cool, qui fait assez 70's... Mais il manque juste un quelque chose, peut-être des vocaux ou un sample délirant?
Mais l'épouvantail n'a pas dit son dernier mot! Même si sa chère grange s'est complètement effondrée, il lui reste quelques écrous dans les poches et il n'hésitera pas à les ressortir de façon menaçante... Entends-le se relever, lentement, douloureusement, de sous tous ces décombres (Hantés! Houuu houuu). Ca résonne, le métal claque contre les parois du souterrain qui n'en demandait pas tant... Et on se retrouve en plein milieu d'un morceau indus expérimental a connotation dark ambiant. C'est assez dépouillé, un peu trop pour moi, mais l'ensemble contient des parties qui fonctionnent et ça sonne un peu comme du MEGAPTERA. Pas mal, mais un peu usé à l'heure actuelle.
Puis, pour terminer le tout, on nous offre trois morceaux live de rock garage, noisy et expérimental. C'est pas mal foutu, très typé 70s, avec des sons amusants, des solos de guitare s'étalant en longueur, un synthé aussi proche de l'orgue Hammond que du Bontempi. C'est pas non plus l'eldorado, mais ça transpire comme il faut et j'ai entendu pire comme bonus tracks...
Comme tu as pu le voir, si tu en es arrivé au bout de cette chronique, cet album c'est le fourre tout et il demande souvent une capacité d'adaptation au moment du passage à la prochaine piste... Il faut aimer les compiles contenant beaucoup de groupes différents ;-)
Disons que ce n'est pas le meilleur album de CONTROLLED BLEEDING: Certains titres auraient pu faire bon effet au moment de leur sortie, mais ils ont vieilli et l’efficacité des bons morceaux est assez diluée dans ce fourre tout multi-goûts; Un album un peu plus centré sur des styles s'écoutants de la même façon aurait aidé à rendre l’ensemble appréciable plus facilement. Je trouve quand même ce disque plutôt pas mal, il y a des bonnes idées et des bonnes ambiances, sa présence dans ma collection ne me dérange pas, mais le "Mais" reste présent et je ne pense pas user la rondelle...
Decembre 2007

JAPAN - Oil on canvas CD. 1984


JAPAN était un groupe anglais des eighties dont une des principales particularités résidait dans leur obsession pour le Japon, son mode de vie, ses coutumes... Particularité qui se sentait au niveau des visuels, mais aussi de certains thèmes musicaux... Voir du look des musiciens...
La musique est très calme, telle une feuille de lotus, douce, soyeuse, vous effleurant délicatement pour apprivoiser vos nerfs, se frottant à vos soucis pour les apaiser et les atténuer, comme s'ils devenaient des gouttes de rosée s'évaporants sous les premiers rayon du soleil matinal. Difficile de la comparer à un riz basique, mal dégrossi, et encore collant à cause d'une cuisson trop directe, le style est ici plus fin, plus maîtrisé et recherché, comme si les grains de riz avaient été soigneusement choisis un à un, afin de ne pas heurter la danse subtile de la feuille de lotus.
Il est question ici d'une sorte de pop, mais qui ne tombe pas dans les clichés trop faciles du refrain binaire cérébralement accrocheur ou d'une suite de notes curieusement trop familières. Le jeu est soit plutôt touffu, développant des ambiances et thèmes le long de variations bien senties, soit plus simple et dépouillé.
Pour apprécier, il faudrait néanmoins ne pas être allergique aux 80's, à un certain esthétisme de l'époque, ni à la musique de DEPECHE MODE, de MARC ALMOND, voir des débuts de U2. Ce plat ne conviendrait pas aux amateurs de repas plus lourds et charnels, du moins sans une période d'adaptation ou de tentative de compréhension.
Le groupe a beau nous proposer ici un enregistrement live, une fois les morceaux mis en route on aurait un peu de mal à repérer la performance de concert, le jeu et la production ne laissent pas à désirer.
JAPAN calme, détend, se veut esthétique, mais ne sonne pas niais; Juste peut-être innocent, comme l’émerveillement d'un enfant.
Decembre 2007

STERILE GARDEN/ NOVASAK - Split CDr. 2007


STERILE GARDEN est un nouveau projet noise. Alors qu'il tente de remplir l'espace sonore d'une façon assez proche de MOURMANSK (Avec des sons noise pas trop agressifs) il sonne plus expérimental de part les sonorités utilisées. On entend des grincements, des grondements sourds, des bruits de sifflements rappelant une vieille fréquence radio ou parfois la vieille théière à grand-mère... Le contenu est assez relaxé et tend à étirer certains sons en longueur. Certaines idées sonneraient plutôt pas mal (Disons que ça ne me parle pas, mais qu'on serait en début de chemin) alors que le reste est plus anecdotique (Même si c'est pas archi nul... Ca manque de percutant, de dynamisme ou de particularité). On se sent plutôt relax dans la petit cabane de rangement au fond du jardin, c'est pas particulièrement menaçant et là est un peu le problème... Il faudra peut-être attendre que le compost métallique ait le temps de vraiment rouiller, de pourrir et qu'il obsède l'esprit du trafficoteur de sons.
Cette fois-ci, NOVASAK nous donne l'impression de partir dans le minimaliste répétitif pour rapidement s'engouffrer dans le bouillon noise avec remontées Harsh noise (Il n'a pas du bien digérer son petit STALAGGH). Ca enrobe le cerveau correctement, c'est relativement reposant et assez varié, mais une fois les 11 minutes 26 secondes passées, c'est tout, la mémoire n’a pas été touchée. Un truc sympa à écouter sur le moment.
Niveau packaging c'est un peu de la récup: Feuille cartonnée coupée selon la diagonale, pliée en deux, avec un petit sticker en guise de titre pour personnaliser, 2 petits trous pour faire joli et une carte de visite pour envoyer une éventuelle lettre d'admiration.
Decembre 2007

23/12/2007

BLOOD FROM THE SOUL - To spite the gland that breeds CD. 1993.

Parmis les projets parallèles des membres de NAPALM DEATH, il n'y a heureusement pas que des bouses, l'ensemble aurait même plutôt tendance à être pro et sympa.
BLOOD FROM THE SOUL est l’exutoire à l’exutoire de Shane Embury, la bassiste hirsute, qui est ici responsable des guitares, basse, programmation de boite à rythme et composition... Alors qu'un certain Lou Koller (SICK OF IT ALL) a été embauché pour les parties vocales.
La musique évolue entre hardcore, métal et métal indus, dans un style aux rythmes assez cassés, avec guitares calculées pas très éloignées de HELMET, avec des notes de guitares haut perchées évoquant soit GODFLESH, soit la scène noise alternatif. On reconnaît tout de suite la façon de composer du musicien.
Une chose me surprend assez: Une partie des thèmes et ambiances ici présentes n’apparaîtront vraiment dans les enregistrements de NAPALM DEATH que quelques albums plus tard (Le groupe avait bien embrayé une évolution entre le hardcore mécanique et les guitares indus dissonantes sur "Fear emptiness despair", mas ce disque de BLOOD FROM THE SOUL allait plus loin dans les guitares à la GODFLESH assez introspectives, dépressives, intérieures... Voir parfois presque "positives"... Les ambiances sont plus intimes et propres à des réflexions sur soi, sur la vie, teintées de désillusions).
Quand on s'est farci la discographie quasi complété de NAPALM DEATH, et pris dans le sens inverse à la chronologie, ce projet pourrait sembler relativement dénué d’intérêt... Et j'accorde que certains morceaux moins bons cassent un peu l'écoute de l'ensemble, mais le tout me semble tout de même intéressant et procure des ambiances cools dont on ne voit plus trop les traces actuellement. Ce n'est pas vraiment une collection de chutes de studios de son projet principal, Shane Embury a plutôt fait ici un disque cool sans trop se prendre la tête.
Décembre 2007

CANDIRU - Unloved and weeded out CD. 1992.

Ecouter cet album 15 ans après ça sortie m'oblige à commencer cette chronique par "MWARF"! Oui, "Mwarf", le vieux cris de ralliement des troupes cyberkeupones du futur intersidéral... Car attention, on est ici en présence de métal indus d'époque, du vrai, avec la bonne vieille ambiance obscure et cool à la fois, avec une bonne vieille boite à rythme faisant zigzaguer l'élastique du string en titane, avec des vocaux cools et des riffs de guitare plus ou moins cool eux aussi... Mais comme pour une grosse partie des disques "expérimentaux" d'époque, le pouvoir kitchisant a laissé pas mal de traces et transforme une partie des morceaux en poilades épilatoires ou perplexantes... Attention, je tiens quand même à vous faire noter, bien proprement dans vos petits calepins, qu'une partie des morceaux sont cools et fonctionnent plutôt pas mal dans un style proche des premiers GODFLESH, PITCH SHIFTER, le tempo et l'ambiance se voulant dépressive/ chaotique/ futuristapokalyptiquement visionnaire sont cools, et certaines idées sont bien senties et s’intègrent bien comme les trompettes (Ou est-ce un tuba?) du 2ème titre... Mais malheureusement une partie des samples ou idées sont un peu torchées, décalées et j'en ai le caleçon qui remonte jusqu'aux dents pour aller se coincer derrière les oreilles, je suis pris de pulsions terroristes suicidaires tel une fatma en rage pas très cachère... C'est ça le double effet Kiss (old) school.
Alors candira-tu du candiru? J'en dirais que c'est un disque 50/50, avec autant du choses cools que de trucs qui me laissent plus perplexe... Apparemment il faut être sensible au style et à l'époque pour se laisser bercer par les courants enrobants de notre ami le poisson vampire, le candiru. Mais une fois qu'on a envie d'écouter ce style, le disque passe bien et il y a des choses assez délirantes (Dans le bon sens du string). Un disque qui pourrait plaire aux gros fans des premiers GODFLESH qui n'ont rien contre les projets faits avec la collection de bouts de ficelle de mère grand et le kit de bricolage de père grand. Il ne doit pas coûter très cher en occasion...
Décembre 2007

MÖTLEY CRÜE "Mötley crüe" CD. 1994


Après un bon paquet d'albums, une carrière bien remplie et un style bien défini, certains groupes arrivent à se redéfinir afin de proposer quelque chose de différent, tout en restant assez convainquants pour être crédibles et effacer une partie des soupçons. MÖTLEY CRÜE fit partie de cette catégorie, en gros pour un seul album…
En effet après 5 enregistrements officiels et plus de dix ans de carrière dans une sorte de hard rock/ heavy metal baignant dans le glam et la provocation, les Américains se retrouvent dans une position assez délicate, alors que le petit monde des gloires passées du heavy metal Us et des grosses cabriolets à fortes mensurations se trouve radicalement banni des ondes, suite à l’avènement commercial massif et despotique du grunge... Face à l'incertitude, ils auraient pu continuer dans leur voie "glamour" et lentement s’enterrer, pour espérer retrouver un jour le succès d'antan, ou plus "simplement" se séparer (Pas évident quand on est à fond dans le rythme album/ tournée/ album/ tournée depuis longtemps)... Mais ils décidèrent plutôt de virer Vince Neil, le chanteur de l'époque, et d'accueillir un certain John Coraby, pour offrir un style plus actuel... Plus Grunge!?
A première vue, la catastrophe était prévisible. Suivre les modes n'a jamais été une très bonne chose niveau créativité musicale... Mais heureusement pour l'auditeur, ce changement ne fut pas un réel retournement de veste, plutôt une sorte de "radicalisation" de leur style qui prendra alors une tournure plus heavy, plus "sombre".
Donc exit le délire "Sex, drugs and rock'n roll" et bienvenu à un état d'esprit plus réaliste, urbain, un peu plus diffus et intérieur (Comme une sorte d'introspection, sans tomber dans l'extrême).
Je pense aussi bien à d'anciens groupes de hard (LED ZEPPELIN, BLACK SABBATH) que des choses plus actuelles pour l'époque (Comme du KING'S X, du METALLICA ("Black album")), alors que quelques références à des choses comme les débuts de GUNS 'N ROSES montrent qu'ils n'avaient pas renié leur passé... L'influence grunge ne prend pas une tournure ultra basique, mais se rapproche plus de groupes à la ALICE IN CHAINS, SOUNDGARDEN (Pour des moments assez calmes) ou STONE TEMPLE PILOTS (1er album), de par les ambiances et un chant assez enivrant ou lascif. (En fait ces références sont assez amusantes, car Alice in chains n'a pas été un groupe de grunge à proprement parler, et aurait à mon avis pu entièrement exister sans l'existence de cette scène...). Plus heavy, plus réaliste.

Les morceaux sont bien composés (Le groupe nous montre qu'ils ont toujours été de bons musiciens, sachant écrire des titres qui se tiennent avec ou sans l'influence de blondes botoxées et siliconées à mort). Rien à dire au niveau du travail de guitares (Les passages heavy riffent bien, les arpèges sont bien sentis, aucun passage n'est foireux...).  Le jeu de batterie est bien heavy, avec ce qu'il faut de lourdeur pour bien souligner la pesanteur de l'ensemble, et de diversité pour être vivant.
Le vocaliste de l'époque, qui en plus était guitariste/ compositeur, montrait d'appréciables qualités de composition et de vocalises (Tantôt chantées, tantôt puissantes, tantôt bluesy)... Et avait à mon avis apporté pas mal de musicalité au groupe: On se retrouvait avec un album varié, et remplis de pas mal de détails, qui restait cohérent.
Rien à dire au niveau de la production, le son convenait parfaitement (Guitares avec un petit côté acide), et le producteur avait ajouté ce qu'il fallait d'effets relativement "Hypnotiques" ou "ambiants" pour rendre l'écoute plus plaisante.

Je n'aurais pas beaucoup de choses à reprocher à cet album, à part l'absence de parties émotionnelles touchant au point G... L'ensemble tourne autour du cool et du bon, mais sans jamais transcender, ou presque...
Malheureusement cette incarnation n'a pas duré longtemps, peut être en partie à cause du flop commercial de l'objet, et de l'apparent désintérêt des fans... Et plusieurs mois après la sortie du disque, John Coraby s'est fait éjecter au profit de Vince Neil, qui de retour, du aider à faire mieux vendre... Dommage, car MÖTLEY CRÜE auraient pu faire une belle deuxième partie de carrière en suivant cette approche... Mais un peu de persévérance aurait peut-être été nécessaire afin de s'imposer aux auditeurs...

SANTORO "Sans titre" CD. 2001


Une pochette avec d'énormes tas de bottes de paille, un gros logo rouge orangé à la typographie presque tauromachiste, et l'auditeur à l'esprit mal placé s'imagine vite une carte postale musicale de country à castagnettes pour match de tennis improvisé dans les champs argentins...
Mais non, l'auditeur s'est encore une fois fait sodomiser visuellement!
Les santorins jouent en fait une sorte de stoner relativement proches de KYUSS au niveau des guitares (Avec ces petites mélodies fluides), le chant lorgnant un peu vers ALICE IN CHAINS ou les débuts des STONE TEMPLE PILOTS.

Jusque là tout va bien... Ca va... Mais plusieurs problèmes risquent de laisser les bottes de pailles bien sèches, de ne jamais les enflammer, et de botter le cul de l'auditeur dans le mauvais sens du terme: D'abord le batteur a un peu trop le feu aux fesses, il casse toute la lourdeur et le confort ronronnant qui aurait pu ressortir des riffs: Il s'imagine bien trop en Californie, en train de jouer du punk mélodique rapide, et ça ne colle pas! (Sans taureau ou sans torero, il faut choisir). Ensuite, le son de guitares manque de saleté, il n'a pas ce grain crasseux et roots qui ajoutait du confort fait-maison aux premiers KYUSS par exemple (Je regarde la pochette tout en me disant qu'ils abusent un peu... Ils auraient pu ajouter un peu de cette succulente paille dans leurs amplis, que ça grince un peu, que les courts-circuits ronronnent...).
Enfin, rien ne ressort vraiment, c'est juste "Sympa sans plus".

Cet album sans titre aurait pu être bien plus sympa si le groupe avait accepté de s'enfoncer dans la lourdeur et l'épaisseur... Le stoner qui part en quasi punk mélodique ou en rock rapide, ça ne me chatouille pas trop dans le sens du poil...

16/12/2007

LANDFILL - "Extinction is mandatory" CD. 1995.

L'ambiance brunâtre de ce disque peut nous renvoyer à l'atmosphère de "Soleil vert", film sorti en 1973 et reflétant la vision futuriste d'une société chaotique ou chômage et misère prédominent, ou animaux et végétaux ont été détruits par un soleil ardent, ou la plupart des êtres humains n'ont les moyens de se nourrir qu'à partir de petites pastilles appelées "Soleils verts"... Pastilles soit disant produites à base de plancton... Mais face à l'état de décrépitude avancé de la planète, face à l'état biologiques des océans qui sont trop pollués pour produire du plancton, la race humaine est fortement menacée... Pour survivre l'homme se retrouve à se nourrir de soleils verts, en fait produits à base de... Corps d'humains décédés de mort naturelle ou s'étant suicidés légalement...
Il y a une paire d'années, esprits et âmes étaient plus réceptifs à ce genre de visions futuristes, et plus de groupes étaient donc enclins à jouer avec un état d'esprit proche du "Cyber punk". Heureusement, quand le présent musical ne convient pas à ses attentes, il reste toujours possible d'explorer les méandres d'un passé bien plus passionnant... Et je me retrouve à vous parler d'un obscur projet n'ayant sorti à l'époque qu'un album et deux démos...
LANDFILL était un sympathique groupe de métal indus dont les musiciens n'ont pas du se remettre des premiers enregistrements de GODFLESH, et particulièrement "Streetcleaner". L'ambiance brunâtre et chaude, une partie des guitares assez mécaniques (Ou partant dans les aigus de façon assez "chaotique") et le chant se voulant déshumanisé sont fortement influencés par l'enregistrement de Justin Broadrick cité précédemment. Je pense également aux premiers PITCH SHIFTER, voir un peu de M.PHERAL, de VOIVOD et d'electro indus... Mais le groupe vient et reste à la base plus métal qu'indus: Une partie des tics guitaristiques (Riffs presque death, solos métalliques...) et l'utilisation minimale des samples électroniques le rappellent.
La chaire de dieu étant éteinte, et ses meilleurs clonages entièrement consommés; Il ne nous reste pour survivre, nous pauvres humains, que quelques produits de substitution de 3ème zone... Produits qui ne sont pas bien rassasiants mais permettraient du moins aux gros fans du style de patienter...
Décembre 2007

ANEMONENGURT - "Wo die ebenen geglättet sind" CD. 1993.

Il y a une paire d'années le croisement du mouvement alternatif et de l’expansion de la musique électronique "domestique" a mené a pas mal d’excès... De plus en plus de projets bizarroïdes et déglingués voyaient le jour... ANEMONENGURT c'est un fourre tout musical pas très musical, au style restant indéfini à la fin de l'écoute (En gros ça change pour chaque morceau). On trouve de l'électro indus sympathique, de la cold wave aux claviers presque clichés bâtis sur des rythmes cassés, de l'ambiant pas très dark (Mais plutôt métallisé et froid), de la vieille musique de jeux vidéos passée dans le mixeur avec le chat et sa litière, les reste de la grand-mère revus à la sauce harsh noise, et une quantité d'effets de reverb et d'écho étalés dans tous les sens... Les vocaux se veulent délirants (Cris stridents, parlés, décalés) .

Parfois c'est bien parti, on sentirait presque un début de décollage, mais le groupe a tendance à vouloir trop déstructurer les rythmes et les constructions pour que ça marche... Il y a bien des ambiances froides sympas, des rythmes indus qui fonctionnent, des sons relativement harsh qui engloberaient presque, mais ça part vite en impros aléatoires remplissantes et chères aux fans de "merde auditive"... Je me dis qu'ils auraient du délirer un peu moins, je me dis également que je n'ai pas fumé de joints depuis longtemps et que ça réduit peut-être mon champ de perceptions...
On hésite entre le groupe dont le langage a un peu vieilli et le projet qui n'a jamais secoué un building; on hésite entre le groupe un peu trop déglingué pour que leur langage soit compréhensible aux premières approches et le sale coup fumant du projet torché dont l'abus de substances excuserait tout... Puis on y revient plus, comme on a mieux à écouter.

Décembre 2007

14/12/2007

ONEIDA Interview - Psyche noise rock

ONEIDA Interview - Psyche noise rock
INTERVIEW 2007.
ONEIDA est un bon groupe américain de Rock noisy et psychédélique... Je leur ait envoyé une interview aprés confirmation, pour recevoir les réponses en un temps records! (Moins de 4 heures). Ils semblent peu connus en France, rattrapez vous ;-)

13/12/2007

TANGERINE DREAM - "Cyclone" Lp. 1978.


Les différents albums de TANGERINE DREAM que j'ai pu écouter étaient très électroniques (aussi bien dans l'approche que dans les sons), plutôt ambiants et progressifs.
Mais sur cet album, on touche à quelque chose de plus profond, humain et concret.
La première partie du morceau débutant la face A ("Bent cold sidewalk") ressemble presque à un groupe de hard rock bien lourd (Ou le PINK FLOYD le plus heavy?), avec batteur, chanteur... A part qu'il n'y a pas de guitares, mais une sorte d'instruments à vent...
Dés les premières secondes, ce morceau prend aux trippes. Mélancolie intense, vocaux presque parlés amplis de désillusion face à une tragédie imminente nous rendant complètement impuissants... On s'en prend plein la tronche pendant plusieurs minutes, à coup d'instrus à vent trippants... Et c'est bien orchestré, bien construit... Puis le morceau évolue en une longue plage presque ambiante, progressant longuement à partir d'une boucle de synthétiseur... Puis il revient sur l'intensité du début! AAAHHH! Vous ne mouillerez pas votre cleenex qu'une fois! Dés la première écoute, ce morceau m'avait scotché, et son effet est quasi identique 12 ans après! Excellent!
Le deuxième morceau est plus dans le style habituel du groupe, avec les petites boucles de sons et nappes de synthétiseurs presque symphoniques. Quelques délires vocaux et sons éclectiques ajoutent une petite touche de variété et de folie, dans ce type de morceau qui manque un peu de changement de rythme pour moi. Pas mal, mais rien à voir avec le premier titre du Lp.
Le troisième morceau, qui dure quand même 20 minutes et 32 secondes,
amplis la face B. Il débute de façon ambiante, avec quelques sons rappelant presque l'industriel des débuts. Puis une boucle électronique arrive, et on est partis pour une dizaine de minutes d'évolution sur les vents et variations symphoniques.
Le morceau prend ensuite une tournure plus rock, grâce à un solo de guitare, puis il revient sur les instruments à vent, pour déboucher sur un passage aérien, presque planant. Suivent des passages calmes et plutôt tristes, au piano, à la flûte, au violon. Et c'est terminé. Ce morceau est pas mal, dans le style du groupe.
La force de "Cyclone" réside dans le 1er morceau qui troue le cul! Cet album n'est pas forcément essentiel, mais fortement conseillé à tous ceux aimant les musiques tristes, assez réalistes, et qui prennent aux tripes! Oh que oui!!

VAN HALEN - "I" Lp. 1978.












Pour un premier album ça ne rigole pas! VAN HALEN avaient mis le paquet, avec un style personnel, dés leur premier enregistrement professionnel!
Le guitariste Eddie VH déborde de feeling, tel une marmite chauffée à blanc qui baverait du métal en fusion dans des solos endiablés et des compositions inspirées et variées. On sent la folie de la jeunesse. Certains morceaux contiennent leur lot de riffs qui tueraient presque (lol):
"Ain't talking about love" avec le début en arpège étouffée, le 2ème riff qui ferait presque rêver, le semblant de sitar désespérée, excellent!
"I'm the one" et son riff rock'n roll qui le fait, et la quantité de mini solos et de délires de guitares qui semblent truffer le tout.
"Atomic punk" et son riff presque lyrique assez désespéré qui nous emmènerait dans les déboires d'un desperado; et le solo presque épileptique.
"Little dreams" car c'est un bon petit morceau plus calme.
Il y a d'autres bons titres bien sur (lol), le plus connu étant sûrement "You really got me" (Reprise des KINKS) mais ce n'est pas le meilleur.
Le chant de David Lee Roth rend bien, mais le réel point fort de VAN HALEN est sans aucun doute le jeu de guitare.
C'est un excellent premier album montrant déjà une personnalité éclectique ne demandant qu'à être entendue.
18 ans après, l'album est encore très bon; il pourrait sembler un peu lent par moments, mais ça serait franchement une mauvaise décision pour un amateur de hard que de l'éviter! Un album important pour son époque.
Aout 2006

MICK HARRIS/ MARTYN BATES - “Murder ballads (Drift)” CD. 1994.


Il y a des disques comme ça qui se baladent dans les bacs d'invendables, dont les prix ont été revus de nombreuses fois à la baisse, et dont les pochettes "horribles" ou minimalistes laissent imaginer tout sauf quelque chose d'intéressant (Dans le cas présent... J'avais au premier abord pensé à un disque de relaxation minimaliste et sans âme, à une vieille réédition de musique classique cheap jusqu'à l'os, ou une compilation de comptines pour enfants...)... Et pourtant... Remis dans le bon contexte, ce disque pourrait actuellement valoir une petite fortune.
On est en présence d'un des nombreux projets de Mick Harris. Celui-ci a touché à de nombreux styles dans l'électronique et l’expérimental, en proposant des résultats contenant plus ou moins de qualité... Dans le cas présent, on est plutôt au niveau de la chose curieuse qui tend parfois vers le bon, que de l'enregistrement marquant (En somme, on a évité le pire).
Cet album pourrait être résumé et décrit simplement, avec la phrase qui suit: "Sur fond de samples abstraits créant des ambiances assez froides et inquiétantes, sont placés des vocaux féminins alternativement chantés ou parlés".
L'ensemble est relativement reposant, certains samples de fond créent des ambiances presque aquatiques (Avec des sortes de vagues s’entremêlant au plus profond de l'océan... Voyage dans le vieux sous-marin coulé depuis 30 ans...) alors que d'autres sont plus aériennes et évoqueraient chez moi des terres désertiques battues par la froideur des vents du Nord (Avec un petit effort d'imagination, on pourrait voir en certaines parties une sorte de litanies post apocalyptiques évoquées par des paroles lancinantes pleurant l'humanité défunte, sur fond de vide pur et de bruits crées par des vents tourmentants les dernières traces de toute civilisation... Mais j'ai fait un effort ;-) )
Le titre du CD ("Ballades pour meurtres (Dérive)") permet de voir un peu mieux le concept que les deux expérimentateurs ont voulu suivre... Ou du moins, de faire fonctionner son imagination et de créer ses propres connexions (L'auditeur serait peut-être à la place du cadavre baignant sereinement dans les eaux closes du sous-marin, depuis des années... Pureté, décomposition lente et liquide, confusion d'un esprit maintenant informe qui n'a toujours pas compris pourquoi son corps est décédé...)... Mais franchement, tout cela resterait plutôt des représentations personnelles ou des détails assez anecdotiques, car au niveau strictement musical peu de choses peuvent réellement laisser penser au meurtre ou a des choses relativement intenses...
Il n'y a pas tellement de choses ayant un réel impact émotionnel, le tout crée pas mal d'ambiances qui enrobent correctement (A condition de généralement faire l'effort de s'y plonger), mais même si plusieurs sont sympas et assez fortes pour se dévoiler naturellement à l'auditeur pas complètement convaincu, il y a quand même pas mal d'impressions négatives sur des choses importantes... Comme un manque de substance, de contenu, un goût de répétition, une apparition de l'ennui... C'est de l'ambiant vraiment tranquille, lent, étiré sur la longueur et à peine dynamique (Dans la mesure ou l'on peut parler de dynamique pour ce mélange de sons abstraits), donc il faut vraiment avoir envie d'écouter ce style pour apprécier.
Mick Harris a fait bien pire dans les musiques ambiantes dénuées de dynamique, minimalistes, répétitives sur plusieurs dizaines de minutes... Mais même s'il y a ici de bons moments, ce projet reste globalement une curiosité... à moins d'être un gros cramé (Et possessif) de ce type d'ambiant.
A réserver aux gros fans d'abstraction musicale.
Décembre 2006

10/12/2007

STAHLMANTEL - "Satan snuff machine" CD. 2007

Le black métal tournant fortement en rond a de plus en plus tendance à voir ses rejetons s'immerger dans l'industriel afin de proposer quelque chose de différent, de moins répétitif... Malheureusement le résultat est souvent léger, l'industriel n'apparaissant que via quelques samples ou boites à rythmes, sans vraiment prendre possession du spectre musical majeur...
Mais nous sommes ici en présence du projet parallèle d'un membre de BETHLEHEM qui semble plus intéressant, car il va un peu plus loin, ou du moins prend le problème dans un autre sens. La musique est à la base composée de parties électroniques (Soit rythmées, soit plus ambiantes) sur lesquelles sont greffés des vocaux criards typiquement black métal et quelques parties de guitare.
Globalement, le disque prend une tournure dark electro assez simple, pas très éloignée de DAS ICH, avec des petites plages dark ambiant assez pures s'encastrant entre ou dans les morceaux. Il est plus question de black métal de par l'ambiance et l'état d'esprit que d'un point de vue musical strictement technique.
On pense à un futur cybernétique givré dans le temps, ça sent le renfermé bien froid et grisâtre, l'ambiance se veut décadente et sombre tout en touchant à une forme de grotesque. Quelques atmosphères rappelleraient EMPEROR ("IX Equilibrium") en moins chaud et moins enjolivé alors que des parties symphoniques feraient presque dans le DAS ICH de "Anti'christ" (Mais en moins orchestré et moins complexe) alors qu'on tombe presque dans la techno indus sur quelques titres... Mais au bout de quelques morceaux les idées tendent à être moins intéressantes et je trouve le côté dark eléctro un peu léger (La programmation et le jeu rythmique auraient pu être plus fouillées... Peut-être que cette simplicité serait volontaire et viendrait souligner un côté grotesque, faisant ainsi penser à la danse chancelante d'une sorte d'épouvantail mécanique à 3 pattes, mais plus de densité ne m'aurait pas déplu).
Un disque sympa qui contient des idées intéressantes, mais il n'est pas essentiel... Peut être à considérer comme le maillon d'une chaîne qui nous mènera vers quelques chefs d’œuvres, une fois le style "Black indus" ayant assez évolué…
Decembre 2007

ALICE COOPER - "The eyes of..." CD. 2003.

Après plusieurs albums de métal "moderne" pas très enthousiasmants et plutôt forcés qu'autre chose, ALICE COOPER revient à un style plus proche de ce qu'il faisait au milieu des années 70s. C'est plus rock'n roll, plus garage (Quoique bien produit), presque du hard rock par moments... On revoit parfois un groupe de rock'n roll écumant les bars et n'hésitant pas à réquisitionner l'orchestre local pour quelques titres (Cuivres, piano bar...).

Malheureusement on ne retrouve pas le côté sombre du Alice d'antan (Qu'il avait ressorti en 1994, à l'occasion de "The last temptation") et certains moments de rock (Tentés aux glam 70's) auraient un côté trop joyeux pour les amateurs du Alice Cooper avec deux "O" (Pour ne pas dire autre chose). Le chant de Vincent Furner est toujours proche du grain qu'il avait antan, d'ailleurs c'est surprenant.
L'album contient 13 morceaux, on a droit à de bonnes choses (Refrains accrocheurs, riffs assez bien sentis) et de moins bonnes (Morceaux trop classiques, manque de surprise ou de réelle implication personnelle des musiciens (De session?).
Cette livraison 2003 de Alice se situe à des années lumières de son côté touche-à-tout des 70's, mais est encore plus loin des influences modernes qui ne lui convenaient pas... Un album assez honnête qui pourrait plaire aux fans du style, même si ce n'est pas l'Eldorado et que les pépites d'or gisent en nombre plus important dans d'autres mines d'or plus récentes... Un peu moins d'eau dans le whisky aurait fortifié le goût, mais pour une sorte de retours aux sources de l'arôme c'est déjà pas trop mal... Ca se laisse écouter tranquillement.

Decembre 2007

DAVID BOWIE - "Reality" CD. 2003.










 Cet album est relativement proche de "Hours", mais l'état d'esprit semble plus ouvert vers l'extérieur, plus "frais", comme un essai sur la petite histoire d'un citoyen sage, mais néanmoins pas dénué de rêveries ou d'imagination restant ancrées dans la société. David Bowie évolue ici dans une pop assez légère, dont les petites qualités ne se situent pas dans l'intensité émotionnelle, mais plutôt un certain savoir-faire donnant des morceaux qui sonne globalement bien, des sons et effets convenant aux titres et une petite fraîcheur sympa.

J'ai l'impression que certains titres bien partis ne sont pas aboutis, comme si les musiciens s'étaient un peu pressés durant la composition.
Les morceaux sympas que j'en retire: "Never get hold" et son refrain me faisant penser à une fontaine de vie intarissable; "The loneliest guy" sonnant comme la complainte d'un être enfermé et déprimé ou "Looking for water" et son refrain amusant.
Malheureusement, l'histoire du citoyen modèle (Que certains appelleraient également "Geek" vu le côté assez léger de l'ensemble, rappelant une ambiance Internet bien propre) ne dure pas la totalité de l'album, mais un peu moins de la moitié. Le reste des morceaux ne suit pas vraiment le même style et donne un peu une impression de fourre tout, de chutes de studios qui sont globalement moins "marquantes" ou travaillées (Quoique "Try some, buy some" partait en bonne voie et que "Reality" est assez rock'n roll tout en retrouvant une façon de chanter assez tragique).
"Reality" est un album presque anecdotique dans la discographie de Bowie qui a enregistré des choses bien plus intenses, mais une écoute assez répétée m'a fait apprécier plusieurs morceaux qui correspondaient bien à ce que je ressentais durant un long CDD, donc voilà...

PLACEBO EFFECT - "Galleries of pain" CD. 1992.

Tous les remèdes et plaisirs proposés par la société n'auraient donc qu'un effet placebo, n'arrivant jamais à apaiser voir à satisfaire le mal-être profond ou crises antisociales psychopathes aiguës... "Comment survivre? Comment survivre?" Se sont peut-être demandés les membres de ce projet obscur sympathique. Ils en seraient arrivés à lentement créer leur propre groupe, qui même s'il a eu une durée de vie relativement courte, aura quand même réussi à signer sur Danse Macabre et sortir 3 albums.

Le disque dont nous allons analyser les effluves est le deuxième, il proposait une électro indus ambiancée, un peu comme si le SKINNY PUPPY de la grande époque calmait radicalement ses pulsions schizophrènes en rencontrant TRISOMIE 21, et gardait quelques souvenirs des tous premiers FRONT LINE ASSEMBLY.
En effet l'ensemble n'est pas particulièrement torturé, mais plutôt sombre, avec une petite touche gothique. L'ambiance n'est pas froide, elle réchauffe et rassurerait presque... Même quand le vocaliste se veux plus agressif via le biais de vocaux saturés à la Skinny Puppy, le rendu reste cool... Peut-être à cause d'influences plus softs et moins déglinguées qui vont chercher dans les 80's et ses cold wave, dark wave... ou emballent le tout dans des synthés de type "choir" qui ne sonnent pas agressifs.
Il y a des points négatifs, comme le rythme trop linéaire sur la durée d'un morceau (Même si les samples et synthétiseurs sont variés, eux, un peu de diversité rythmique en plus aurait été bienvenue), certains synthés ou samples améliorables (Comme un échantillon de classique utilisé par LAIBACH six ans plus tôt...)... Ca semble assez évident que PLACEBO EFFECT n'étaient pas des techniciens acharnés ou des génies du séquenceur, d'un point de vue objectif il n'y a rien de "Over the top"... Mais voilà, ce disque se laisse écouter tranquillement, et l'ambiance qui s'en dégage fait du bien! Sans se prendre la tête sur des comparaisons avec les géniteurs du style ou des qualités techniques, il y a de quoi passer de bons moments d'embaumements. Un groupe cool pour les gros fans d'électro indus qui auraient besoin de produits de substitution moins puissants, afin de ne plus trop péter les plombs ;-)

Décembre 2007

14/11/2007

SUPER TIMOR "Cauchemar d'esque" CD. 2006


Super timor est un groupe évoluant entre Sludge, stoner et doomy, étalant son épaisseur et sa lourdeur comme on répand la confiture à la framboise sur de grosses tartines de brioche encore chaudes... Mais attention, ici on ne se presse pas pour tout engloutir de suite et se faire exploser le bide, non... On prend son temps pour étaler avec plaisir le beurre de façon presque gourmande, imaginant le résultat final dans le palet et en attendant doucement que celui-ci fonde, puis, on fait glisser la fameuse framboise  avec le couteau comme on caresserait sa chère et tendre avant le moment crucial... Doucement... Doucement... Mais pas trop! En effet, au milieu de titres pouvant rappeler le premier KYUSS ou du EYEHATEGOD avec un côté AUTOPSY (Pour quelques ambiances ou arpèges mystérieux) on retrouve quelques accélérations plus punk qui aèrent le coït confortable... Et je ne peux m’empêcher de penser qu'il y a quelques influences grunge ronflantes par-ci par-là, tout comme un petit côté space 70s...
Apparemment le groupe ne se prend pas la tête, je citerais pour exemple le nom des titres, ou un solo inspiré de la panthère rose (Qui se dissimule sur le 2ème titre avec quelques rires narquois). Le chant relativement crié pourrait déplaire à certains qui préféreraient quelque chose de plus confortable.
Bon c'est un album agréable, mais au delà de plusieurs idées bien senties (Comme le riff d'intro par exemple) il n'y a pas tellement de choses vraiment marquantes avec un grand M... Peut-être car le groupe aime rester en ronronnement automatique sur la lourdeur, et que je n'en suis pas particulièrement fan à la base... Mais je suis convaincu que le style pourrait être épaissi grâce à quelques polyphonies et dissonances supplémentaires... Sinon certains titres vers les 2/3 de l'album me semblent moins bons (Je parle bien des morceaux de l'album, pas de la démo précédente qui fait bonus à la fin du CD). Et puis on entend pas bien la grosse caisse... Sinon l'artwork est super!
SUPER TIMOR n'a pas la prétention de renouveler quoique ce soit ou de trouer des culs, ils se contentent de faire leur musique avec plaisir et vu le résultat cool c'est déjà pas mal...

11/11/2007

MOTHRA - Interview (Noise industriel, Japon)



1. Salut ! Comment se porte MOTHRA? Pourrais-tu faire une petite introduction pour nos lecteurs ignorants?

Salut! Merci de t’intéresser à MOTHRA. J’espère que tu aimes les bruits et percussions métalliques de mon projet!


2. A la visite de la page de MOTHRA, c’est claire au premier coup d’œil qu’on va entendre quelque chose de dur et de brut! Le visuel est vraiment industriel, de nombreux groupes actuels oublient cet aspect… Qu’est-ce qui t’a décidé à jouer un type de musique si froid et brutal? Considères-tu ta musique comme old school? Comment définirais-tu ton style?

Quand j’ai découvert Einsturzende Neubaten il y a de nombreuses années, j’ai décidé d’intégrer des percussions métalliques dans ma musique. J’essaie de créer un chaos industriel original, plus destructeur que l’industriel old school. Je suis aussi influencé par la musique Japonaise, comme Hnatarash, Hijyokaidan, Incapacitants, Pain jerk etc..


08/11/2007

MUSSORGSKY - Pictures at an exhibition/ Night on the bare mountain CD. 1988.


Des œuvres peu nombreuses composées par Mussorgski, "Night on the bare mountain" et "Pictures at an exhibition" semblent être les plus intéressantes et inspirées.
Ce CD sorti par NAXOS (Fournisseur d'enregistrements corrects pour un prix défiant toute concurrence) serait donc l'objet à posséder, ou du moins à écouter.

"Pictures at an exhibition" est une longue pièce remplie de quinze parties plus ou moins intéressantes, explorant des thèmes très variés. L'avantage de pouvoir appréhender chacune séparément, ou comme un ensemble, le tout étant plutôt bien agencé et varié.
On notera "Gnomus" qui offre des passages assez sombres (Comme venants de l'abysse), avec un petit côté illogique dans la construction qui pourrait faire peur, ou du moins surprendre l'auditeur.
"Bydlo" prend la forme d'une marche macabre vers un combat perdu d'avance, à moins qu'il n'ait déjà eu lieu et qu’on compte les morts…
"Ballet of the chickens" est amusant et reflète bien la danse des poulets de par le côté sautillant...
"Samuel Goldenberg & Schmuyle" revient dans le plus "tragique", dans des souffles plus massifs, et nous laisse entrevoir le côté très strict et sans pitié d'un souverain au contact fatal, ainsi qu'une certaine tristesse mêlée à de la détresse qui se voit par la suite menacée...
"The hut on fowl's leg" est plus basé sur les percussions et offre plus de dynamique. On évolue d'un démarrage d'éléphants (ou d'une armée ?), vers une sorte de voyage magique prenant une grandeur presque souveraine, pour passer dans une sorte de tragédie... Et tomber dans une fausse quiétude qui se voit doucement diluer dans une légère inquiétude pour lentement revenir sur le même thème en percussions...
En fait l'ensemble de "Pictures..." est plus symphonique et léger que les quelques morceaux cités... Les titres restants ne sont pas moins bien composés ni dénués d'intensité émotionnelle, mais ils ont moins d’impact sur le chroniqueur qui trouve que certains prennent trop un goût de promenade ou de chose "gentille".

Puis voici "La nuit sur le mont chauve" (Night on the bare mountain) qui fut sans doute la pièce la plus émotionnelle de MOUSSORGSKI, plus que "Pictures at an exhibition" qui a un goût d'inachevé en comparaison... Le morceau est plus dynamique, composé de façon plus passionnante avec d'assez nombreuses variations sur de grands thèmes... Les moments inquiétants ou de lourdeur sont plus puissants, les passages évoquant la course sont plus visuels et entraînants... Le titre est peut-être un peu long pour une écoute en canapé, mais le tout doit être excellent une fois joué par un orchestre complet, le côté visuel aidant...

En fait il y a pas mal de bonnes choses chez Mussorgski, mais je lui reprocherais le manque de rythmiques, de percussions et de cymbales généreusement “crashantes”, car certains moments pourraient être bien plus percutants et inquiétants... Certains titres semblent également un peu décousus, ça vient peut être de mon oreille pas particulièrement expérimentée, ou du fait que le compositeur a laissé pas mal de choses inachevées après sa mort et que Ravel a du en réarranger...

Ce CD contient également 2 œuvres de Borodin ("In the steppes of central Asia" et "Polovtian dances"). La première ne m’impressionne pas trop... C'est plus long, aéré, symphonique, suivant des thèmes plus positifs... Par contre la deuxième contient son moment de bravoure, enchaînant sur pas mal de puissance et de grandeur, ainsi que sur quelques moments sympas... Il y a des bons moments...

04/11/2007

DEE N DEE Interview - Indus metal

DEE N DEE Interview - Indus metal


DEE N DEE Interview 2007
INDUS METAL
 

1. Salut! Quoi de neuf chez Dee n dee? Ca fait un bout de temps que je n'ai pas entendu parler du groupe, je pensais même que vous aviez splitté... Mais apparemment c'était juste du à un site Internet HS...

Carl : Eternel problème de line-up, de local de répète…Mais oui on est toujours là, on a toujours la niaque! Et en plus on prépare un album qui sortira fort probablement en octobre 2007 !! Là, on est encore en train d’enregistrer au Redstudio chez Olivier, bassiste de No Flag… On a composé de nouveaux titres et arrangé d’anciens avec Loïc notre nouveau batteur! Y’a toujours des machines, mais ce ne sont plus des structures complètes comme avant… On a redécouvert le plaisir de composer avec un batteur…

Zaz : Eh bien oui, on est toujours là. Le site a été supprimé par le fournisseur d'hebergement, en attendant on a ouvert une page sur myspace histoire de rester présent sur la toile


09/08/2007

ADDIS BLACK WIDOW - The battle of adwa CD. 1995.


"Addis black widow? Comment ça? C'est encore un de tes groupes space rock complètement défoncés, ou un autre truc dark ambiant ritual à réserver aux initiés?"
Mais non, pas du tout! La musique de ce groupe était trés tranquille, et d'ailleurs vous connaissez d'oreille: Le morceau "Innocent" passait à la radio à l'époque, il avait fait son petit effet de hit.
D'ailleurs ce titre est le meilleur de tout l'album. Pour tenter de décrire le style je serais assez tenté de parler de "Trip hop", comme on est pas très loin du premier MASSIVE ATTACK, mais on pourrait aussi visualiser une sorte d'éléctro groovy, avec touches funky et des samples sympas d'origine Disco (Des projets comme One T ou Daft Punk utilisaient des choses plus ou moins équivalentes à l'époque). Ce morceau fonctionne bien et est simplement Cool.
La suite est plus classique, moins electro, plus hip hop, moins fournie en travail musical (Même si des samples sont agrafés ici et là)... On évolue entre passages creux et choses un peu plus sympas... Le meilleur évoluerait quelque part entre du Cypress Hill ou du Beastie Boys bien calmés (Pas de rebellion ici, niet...), du Massive attack (1ère époque), avec une alternance de chants masculins/ féminins tous deux principalement rappés (De façons correctes, même si rien ne marque l’auditeur... La technique sans la trique quoi…). Le moins bon tombe quasiment dans les trucs commerciaux vides et ennuyeux (Même si le but et le fond n'étaient pas forcément commerciaux, le résultat donne parfois un même goût de musique sans intériorité). L'ensemble est assez zen, avec une petite ambiance tranquille, et un côté innocent, quasi-adolescent qui est sympa. Mais globalement c'est quand même trop prévisible et simpliste. Pour une promenade en campagne la route reste trop droite (Le plaisir est dans le virage!). Et à l'écoute du premier morceau, c'est évident qu'ABW auraient pu faire bien mieux...

28/07/2007

KRUPSKAYA - Clouds over pripyat MCD. 2006.


Habituellement je ne suis pas fan de groupes de Hardcore grind chaotiques et torturés, mais je suis tombé récemment sur ce MCD de KRUPSKAYA qui n'est pas dégueulasse. La musique évolue généralement entre passages Grind relativement classiques et moments déglingués plus ou moins identifiables, le tout organisé de façon complexe avec de nombreux changements de thèmes. Les musiciens ont un niveau plus que correct qui leur permet de ne jamais retomber sur la mauvaise patte.
Ce qui se dégage de l'ensemble évolue entre chaos, bizarre intérieur, noise "n'importe quoi" contrôlé, explosion irritée, déchirure spatio-temporelle...
Mais, la question pour de nombreux amateurs du style serait: En quoi KRUPSKAYA se démarque, ou du moins tient la route face à DISCORDANCE AXIS, E.V.S ou CONVERGE? Honnêtement, je dirais que KRUPSKAYA n'est pas spécialement plus efficace; Ce qui m'a attiré vers eux à la base ce sont les guitares dissonantes et corrosives proches du GODFLESH des débuts, guitares qui sont ensuite absorbées dans un magma urbain bestial évoquant la danse persécutée du chien à trois pattes, et arrivant à créer des images assez inédites.
KRUPSKAYA est un groupe qui tient bien la route dans le style et qui pourrait plaire aux fans de dissonances grind chaotiques mais contrôlées.

04/07/2007

SPERMBIRDS - Interview 1995 (Punk hardcore)


Depuis Somelhing To Prove, les célèbres allemands de SPERMBIRDS ont sacrement évolué. Nous avons même assisté, impuissants, au départ de Lee Holis, personnage mythique de Ia scène hardcore, qui préfère quitter Spermbirds pour créer TWO BAD. Pourtant, après une absence prolongée, la troupe revient au devant de la scène avec un nouveau chanteur, un nouveau disque (Shit For Sale), un nouveau son, et quelques dates en France...
Malgré leur départ sur une major et l'absence de Lee ils n'ont rien perdu. Aux oubliettes les préjugés douteux, Lee n'est plus là et Ken, sont remplacent, n'a rien à lui envier. Loin de là! Pour ce qui est du départ chez BMG, je remarque juste que SPERMBIRDS reste bien plus intègre, et plus sympathique, dans son attitude et ses textes que beaucoup de pseudo-indépendants. Bref, le groupe garde une attitude ultra-punk (Dans le sens positif du terme) et une musique stupéfiante. plus puissante et plus travaillée qu'à leurs débuts. Impossible de les éviter!
 

02/07/2007

20.SV - Interview 2007 (Noise, dark ambient)

NOISE/ DARK AMBIENT/ LIBAN

Interview 2007



20.SV est un projet noise sympa, j’ai décidé de lui envoyer une petite interview afin de voir ce qui pouvait bien se passer dans sa tête pour composer ce type de musique. Malheureusement les réponses sont assez courtes, Xardas dit essayer de toujours les garder brèves, car la plupart du temps les gens ne comprennent même pas de quoi il parle…

15/06/2007

ZNO - Interview 2007 (Electro, noise, indus)


[ZNO] /// Interview juin 2007 ///
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        If Open_bankaccount($$$) > 1000
          Then Switzerlandtransfer($$$) = Open_bankaccount($$$)
            Execute Switerlandtransfer($$$).aspire
             Print "Merci pour le soutiens! Ah Ah Ah!"
              Close "Open_bankaccount"
               Close "Switzerlandtransfer"
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1. Salut! Fais-nous une petite biographie de ZNO! Est-ce ton premier projet ou as-tu fait partie d'autres groupes/ projets auparavant?

C'est mon premier projet, crée fin 2004 lors d'un concert avec (Curst un groupe de hardcore). A l'origine j'étais seul, et au fur et à mesure des lives j'ai rencontré les membres actuels du groupe: Josquin bassiste d'Anorma (basse/violon), Nico des Crocodiles (batterie) et Laura (chant) qui débute avec un projet [CiD].
Avant, j'étais au chant avec Laura dans Kick Ass Machine, un groupe de metal/hardcore.

05/05/2007

CHRIS COCHRANE - Bath CD. 1995.


Dans un désir d'être sûrement plus indépendant, et de sortir des carcans asphyxiants, Chris Cochrane a décidé d'enregistrer cet album dans ses chiottes, avec un vieux 4 pistes bloqué entre la poubelle et les cartons de PQ, on entendrait presque les grésillements de prises électriques défaillantes, prêtes à lancer un bon petit cours jus ravivant... La particularité de cet album est donc son goût fortement fait maison, mais au contraire de la première approche assez perplexe, la musique en elle-même contient des choses plutôt pas mal, et on se laisse accrocher par certains titres. Le style du groupe est assez éclectique, naviguant entre rock indépendant, pop acoustique défoncée, rock noisy (presque grunge), avec un côté expérimental et acoustique très présent, comme si les Beattles avaient découverts l'épaisseur après s'être fait exploser le postérieur par un éléphant en manque, et qu'ils avaient organisé un maxi jam avec leurs potes David Bowie, Kurt Cobain (Ressuscité pour l'occasion), Radiohead, Sonic youth, Ben Harper, tous décédés (A la suite de l'attaque éléphantine... Kurt y compris...) puis revenus à la vie dans une dimension parallèle ou les musiciens peuvent improviser des heures durant, avec une inspiration coulant comme un flot explosif continu (Et donc sans aucune baisse de régime au niveau qualité... La pure utopie).
Pour revenir à des choses plus concrètes, la musique du groupe contient souvent une petite mélancolie, parfois une détresse qui est sympa, certains titres me donnent une petite impression liquide, comme si les musiciens étaient un peu ailleurs... Quelques parties vocales auraient presque pu faire office de "hits" si l'ensemble avait été bien orchestré... Mais attention, il y a pas mal de choses dispensables, d'expérimentations autosuffisantes bidons, d'improvisations à la mord moi la corde de basse, de gratouillages de guitares séches affligeants de minimalisme...
La première approche m'avait donné l'impression d'album "best of" de sessions de répètes, ou le producteur n'aurait gardé que les meilleurs moments de longues heures d'improvisations... Mais le minimum de structures de certains morceaux, comme certains ajouts de sons à posteriori, me font douter... Soit il y a une bonne part d'impro, soit ils sont bien faits..
Dans l'ensemble c'est un disque hétéroclite, voir fourre-tout, qui contient un peu de bon, pas mal de moyen, et un bon paquet de choses franchement dispensables... Dommage que le tri n'ai pas été un peu plus exigeant... Ca pourrait plaire à ceux qui sont un peu tordus, mais il faudrait un peu n'avoir rien à foutre... Ne pas avoir trop de priorités dans le moment présent... Voir plus...

Nb : Le lieu d’enregistrement, tout comme l’histoire des éléphants sont pures spéculations… Par contre l’expérimentation, elle, est bien concréte.

04/05/2007

MAGICRAYS - Take me home CD. 2001.


Pop sans l'être vraiment, presque acoustique tout en étant branché sur amplis, détendu et défriché de toute complexité, ce groupe suisse semble essayer de refléter la pureté via la modestie des arrangements et des moyens. Leur musique est très relaxée, détendue, telle un léger nuage de brume qui ne stresse jamais l'auditeur, mais l'emporterait plutôt dans une sérénité presque adolescente ou une légère mélancolie laissant sous la langue un petit goût de RADIOHEAD (Période «Ok computer»).
Les morceaux sont tous à base de guitares et de batterie, mais le jeu détaché ainsi que quelques instruments à vents ou effets presque aquatiques ne donnent pas une impression particulièrement "pop", certaines ambiance rappelleraient presque les débuts de la trip hop et parfois on penserait à une musique d'ambiance.
Les parties de chant sont plutôt bien posées, mais à la fois légèrement agaçantes, car le chanteur donne assez souvent l'impression de presque toucher à quelque chose de marquant… pour laisser soudainement tomber et replonger dans une nonchalance gentille et légère. D'ailleurs cette légère désinvolture et l'envie de simplicité de l'ensemble ont tendance à dissoudre l’intérêt de l'auditeur qui se demande si ce n'est pas simpliste ou déjà entendu.
Comme souvent, au beau milieu d'albums des groupes nageants entre les deuxièmes et troisièmes zones, ressort un morceau en particulier qui contient un petit quelque chose en plus. Ici "Someone somewhere" prend une ambiance un peu plus menacée, alors que le chanteur relate le sentiment étrange d'être hait de façon active par un individu inconnu, comme s'il était pris dans un engrenage destructeur bien malgré lui, se trouvant impuissant face à cette chose qui tente de la manger de façon anonyme... Si MAGICRAYS abordaient plus souvent ce type de thématiques, je pense qu'ils passeraient sans doute au niveau supérieur... Le reste de l'album est sympathique et relaxant, mais reste quand même assez léger face aux nombreux groupes épurés se battants ardemment pour reposer l'auditeur... La légèreté était sûrement un des buts, mais je pense qu’elle pourrait ressortir de façon un peu plus personnelle ou inattendue. J'ai vu que le groupe existe encore et qu'ils ont enregistré un autre album.

SUGAR CREEK - Please tell a friend LP. 1969


J'ai longtemps cru qu'il n'y avait rien eu de musicalement "extrême" avant les années 1970, comme si le Hard rock était apparu subitement le 1er janvier 1970, bâti à partir de rien (ou presque) par des musiciens novateurs touchés par la grâce divine et les abus de substances desinhibantes. J'avais plus ou moins la même impression pour le métal, qui lui serait apparu le 1er janvier 1980, à partir de quelques vestiges punks et hard rocks, avec une approche et un état d'esprit différents... Mais les nombreuses expériences musicales et la curiosité finissent par faire disparaître certaines illusions, il y a peu de musiciens si géniaux, extrêmement novateurs, au point d'être entièrement responsables de nouveaux styles ou nouvelles techniques: Tout est question d'évolution, chacun s'influence du passé et du grouillement musical de l'époque, se l’appropriant en apportant son feeling et ses idées plus ou moins personnelles. Certains fans voulant s'accrocher au culte et à une sorte de starification de leurs idoles viendraient se plaindre et revendiquer l’extrême paternité d'untel ou d'un autre, je leur répondrais par quelques arguments évidents: On ne crée rien à partir de rien (Appliquez cette idée à vous-mêmes, et vous verrez que tout comme votre subconscient et vos affects, vous êtes fortement détermines par votre passé, entourage, société...) et il a très souvent existé un contexte musical amplis de nombreux groupes, aux approches similaires, dont la plupart ont été oubliés en faveur d’autres ayant eu un certain succès et profité par la suite d'une paternité qu'ils n'avaient pas forcément recherché. Je ne remets pas en cause le talent et la qualité du travail de certains musiciens, mais il est intéressant de réfléchir et prendre du recul, dans le contexte actuel ou de nombreux musiciens se retrouvent canonisés et "génialisés" alors qu'ils ne le méritaient pas spécialement... (Parfois par des gens n'ayant pas forcément connu l'époque).

Revenons aux premières idées de cette chronique. Je pensais donc que le hard rock était apparu aux prémices de l'année 1970, à partir de rien ou presque... Mais les recherches dans les collections de vieux albums apportent parfois quelques surprises! Prenez le 1er morceau de cet album sorti en 1969... "A million years" n'est peut-être pas assez énervé et les guitares pas assez saturées pour que l'auditeur puisse sérieusement parler de hard rock, mais on serait en tous cas dans une approche proposant les prémices du style: La tonalité du morceau est relativement tragique, le tempo est assez énergique, le jeu global est un peu plus relevé que ce qui se faisait niveau rock à l'époque, le guitariste a un petit jeu parfois crunchy, en accords plaqués ou avec quelques solos sympathiques...
Le style est assez proche de ce qu'on fait les WHO dans leurs périodes les plus hard rock, et comme j'aime cette approche assez alambiquée, j'espérais le meilleur pour la suite de cet album, sympathiquement intitulé "Please tell a friend" (Peut-être que le bouche à oreille fonctionnait très bien à l'époque?)… Mais une fois arrivé au deuxième morceau, le style change... On évolue alors entre blues, rock bluesy et country (Avec un petit côté psyché sur certains titres, mais pas trop), avec parfois un petit harmonica chatouillant les grillons, des mélodies tranquilles touchant parfois a de vieux accords ancestraux et relaxant efficacement le vieux papy black (Epuisé par tant d'années à nous vanter les mérites du riz court). C'est tranquille à écouter, c'est plutôt bien fait, mais l'ensemble est quand même bien plus prévisible et moins élaboré que le premier titre, qui était vraiment plus prometteur et intéressant... Comme explication, on fournira simplement le fait que la première plage a principalement été composée par Mr Edwards, alors que la suite est partagée entre Mr Dolce et Mr Mc Kinney... C'est un album tranquille qui a des chances correctes de plaire aux fans de blues qui aiment se la couler douce en chiquant un vieux bout de tabac, mais les autres se demanderont pourquoi le talent de Mr Edwards n'a pas été plus utilisé. (Une pensée nostalgique pour les bons vieux conflits internes et jalousies, chers à tant de groupes de musique).
J'ai fais quelques recherche sur Internet, espérant trouver des suites musicales à ce premier morceau, mais ce fut vain: Après cet album, SUGAR CREEK a duré un court laps de temps, puis les compositeurs ont vaqué à leurs carrières respectives, touchant parfois au succès, remportant quelques hits au passage ("Sunshine" pour Edwards)... Mais rien qui ne mènerait un rocker anglophone, n'ayant pas compris le nom d'un groupe qui vient de lui botter le cul, à nous demander: "THE WHO??".

09/04/2007

FORBIDDEN - "Distortion" CD. 1994.

A cette époque, le thrash métal qui avait déjà subi les multiples assauts du Death metal ayant repoussé les limites toujours plus loin, était à nouveau menacé par de nouvelles vagues envahissant le monde du métal... Les nouveaux groupes étaient plus modernes, mélangeaient des influences plus vastes, sonnaient plus "à jour"... Et les "anciens" du riff épileptique se trouvaient encore plus seuls, face à leurs packs de bière (Ayant perdu toutes leurs bulles aux yeux du grand public... A une vitesse grand V, soit en à peine quelques années...)... Dans cette situation de crise, pas mal d'ex-headbangueurs ont préféré dissoudre leurs groupes, d'autres ont essayé de s'adapter sans grand succès... Et quelques-uns uns ont fait du bon, soit en continuant dans leur voie initiale, soit en évoluent de façon correcte...

Avec ce troisième album, FORBIDDEN avaient en quelque sorte choisi la voie de l'adaptation, sans particulièrement revendre leurs vieux frigos amplis de bières fraîches... Ils inclurent de nouvelles influences comme MACHINE HEAD ou le powercore de PANTERA, ralentirent le tempo, tout en gardant une partie de leur propre style en le faisant évoluer de façon logique et naturelle (Compte tenu de leur passif musical... Ils gardèrent par exemple une façon de riffer thrash, des influences typiquement métal tendant vers le thrash lourd (Voir carrément vers le heavy)...). Les morceaux sont alors un peu plus composés et "matures".
Même si le style parfois plus mécanique, moins hargneux, a sûrement fait cracher les intégristes de l'époque, ce nouveau mélange était plutôt bien dosé et conçu... Il n'y avait pas vraiment de quoi en retourner ses frigos...

Les côtés positifs de ce disque sont d'abord les idées excellentes, remplies d'âme, qui font mouche. Le groupe a alors un sens du riff "tragique" qui tue, diffuse une ambiance assez obscure et chaude, rappelant des visions de quasi science-fiction ou de cyber punk (Sans le côté déglinguoïde)... Ensuite, les musiciens qui n'en sont plus à leurs débuts font preuve d'un savoir-faire au niveau de la composition qui nous procure des bons passages. Et on a doit à quelques parties plus techniques qui prennent entre autres la forme de solos... Enfin il y a ici de bonnes ambiances brunâtres et des thèmes bien sombres, tout en lourdeur, avec une touche de détresse, qu'on retrouvera par la suite sur les premiers NEVERMORE (Après transfert de quelques musiciens).
En fait je pense que FORBIDDEN auraient proposé un style de thrash lourd globalement proche, même sans être "infectés" par la mode du PANTERA/ MACHINE HEAD, l'évolution de la partie la plus métal et thrash me semble assez logique...
Comme points faibles, on pourra déjà citer le chant, qui bien que pas mauvais, ne conviendra pas à tous: Il n'est pas forcément agressif ou chanté de façon très "accessible", mais plus proche du heavy metal moderne (De l'époque) avec son côté lyrique (Un peu) et nasillard (Par moments)... Ensuite certains passages "powercore" mécaniques ou saccadés sont un peu casse-bonbons (Voir casse-morceaux) sur la longueur... Et tous les riffs ne sont pas excellents ou terrible, ce qui fait un peu retomber la sauce presque en ébullition.

FORBIDDEN avaient donc proposé un album plutôt bon, qui offrait un mélange assez honnête et plutôt bien senti entre évolution naturelle et apport de nouvelles influences. Celui-ci n'est pas dénué d'imperfections et pourrait sembler moyen si on n'est pas sensible au groupe ou disposé dans la bonne ambiance, mais le tout tient la route (C'est pro) et pourrait toujours plaire aux amateurs de thrash lourd pas trop intégristes (La preuve, je l'écoute encore de temps en temps).
Le groupe n'a alors pas atteint un niveau de reconnaissance supérieur, sûrement à cause de l'impression "opportuniste" qu'a pu donner leur démarche (Vu de loin, en écoutant vite fait...), peut-être à cause de la pochette qui n'est pas super (Le graphisme est un peu brouillon, même si l'image convient à l'ambiance du disque... A l'époque le visuel était important, car les disques étaient surtout accessibles chez les disquaires...), du travail promotionnel du label (Par exemple le morceau inclus dans les grosses compilations n'était pas forcément le meilleur, ou le plus représentatif du disque...) ou peut être à cause de leur nom: "Forbidden" sonne un peu bizarrement en français, quand on a peu de notions de l'Anglais ou de sa phonétique.
L'album suivant , "Green", nous montra un groupe allant plus loin dans les influences powercore/ metalcore, en laissant une partie du thrash dans les placards... Le résultat n'était pas mauvais, plutôt bien fait et avec une bonne petite ambiance... Mais les américains semblaient une nouvelle fois arriver un peu tard pour cartonner...